À l'extrême est du Tchad, plus de 20 000 Soudanais se sont déjà réfugiés dans le village de Koufroun, selon le HCR. Pour fuir les combats, nombre d'entre eux ont perdu tout ce qu'ils possédaient au cours des pillages par des hommes armés, après que l'armée soudanaise a déserté leur localité. Des ONG médicales s'y sont déployées pour porter secours aux réfugiés, parfois atteints de malnutrition, maladies respiratoires ou paludisme.
Déployée depuis trois semaines à Koufroun, l'ONG Première urgence porte secours aux réfugiés dans une petite clinique mobile.
« Ils n'ont pas eu le temps de prendre des vivres avec eux, leur maison a pris feu, alors ils sont venus, explique le responsable de projet santé Thertus Ndoubamaye en montrant les locaux. Ils n'ont rien à manger, raison pour laquelle petit à petit, ils sont tombés dans la malnutrition. La situation ne fait que s'empirer et, aujourd'hui, on procède à environ 150, voire 200 consultations par jour. »
Les pathologies les plus fréquentes sont les infections respiratoires provoquées par le vent chargé de poussière, ainsi que le paludisme, faute d'abris et de moustiquaires.
« On a eu à sauver beaucoup de vies déjà »
« Ils fuient tous les jours, ils traversent le Soudan, c'est juste là, et puis ils sont exposés à toutes les intempéries, donc ils vont sous les arbres », explique Guy Demba Tenzou, infirmier.
Les cas les plus graves sont immédiatement référés à l'hôpital d'Adre, situé à environ une heure de piste. « On a eu à sauver beaucoup de vies déjà. Si on n'était pas là, cela n'aurait pas été facile, parce que on a vu arriver un enfant avec de l'anémie très grave, poursuit-il. Donc nous sommes allés hier à l'hôpital pour le suivi de cet enfant, et il va très bien, la mère était très contente. »
L'ONG Médecins sans frontières a aussi déployé ses équipes à Koufroun pour vacciner les plus petits contre la rougeole et offrir des traitements contre les parasites.