L'affaire de diffamation opposant le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, par ailleurs leader du parti Pastef, au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang pourrait connaitre ce jour un autre dénouement au niveau de la Cour d'appel de Dakar.
En effet, c'est ce lundi 08 mai, que la chambre correctionnelle examine ce dossier en appel, après un renvoi acté le 17 avril dernier. L'affaire jugée en première instance, le verdict rendu (02 mois avec sursis et 200 millions d'amende contre le leader de Pastef) n'avait apparemment pas satisfait la partie civile et le Parquet qui ont interjeté appel. Histoire de corrompre l'éligibilité d'Ousmane Sonko, selon ses partisans et certains acteurs de la scène politique.
Le procureur de la République et le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang qui avaient interjeté appel dans le cadre de l'affaire de diffamation opposant ce dernier au maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, par ailleurs leader du parti Pastef, vont être édifiés, sauf imprévu, sur leur requête auprès de la Cour d'appel de Dakar, ce lundi 08 mai. Pour cause, c'est aujourd'hui que le feuilleton judiciaire lié à cette affaire de diffamation devrait être examiné en appel par la juridiction en question.
Appelée à la barre de la Cour d'appel de Dakar le lundi 17 avril, cette affaire qui tient en haleine l'opinion publique sénégalaise depuis le 2 février dernier et qui a déjà fait l'objet d'une décision de justice condamnant le leader de Pastef à une peine de 2 mois de prison avec sursis assortie d'une amende de 200 millions à verser à la partie civile avait fait l'objet d'un renvoi d'office pour ce 08 Mai. L'ancien procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar qui avait hérité du dossier en sa qualité de nouveau président de la Cour d'appel de Dakar, en l'occurrence Amady Diouf, avait jugé utile de renvoyer les parties en jugement ce jour. Selon certains spécialistes, la décision de renvoi du juge Amady Diouf était inévitable. Et pour cause, avaient-ils argué, l'actuel président de la Cour d'appel pour avoir aussi instruit l'affaire quand il était à la tête du Parquet était par conséquence disqualifié pour faire partie de la composition de la Cour d'appel qui doit se prononcer sur ce dossier.
Cependant, pour beaucoup d'acteurs et d'observateurs de la scène politique comme pour les partisans du leader de Pastef, Ousmane Sonko, par ailleurs maire de Ziguinchor, ce qui est visé à travers cette procédure d'appel intentée par le ministre Mame Mbaye Niang et le procureur de la République, c'est surtout rendre l'opposant inéligible à la présidentielle de février 2024. Reste maintenant à voir si la Cour d'appel suivra cette logique supposée ! Pour rappel, l'affaire de diffamation jugée en premier instance le 30 mars dernier, le tribunal avait condamné Ousmane Sonko à deux mois de prison avec sursis assorti de 200 millions de FCFA de dommages et intérêts à payer à la partie civile. Toutefois, quelques temps après, les deux parties ont été de nouveau convoquées devant la barre du juge d'appel, suite à un appel interjeté par le Parquet sur la durée de la peine et qui a été finalement suivi par la partie civile.