Dans le cadre de la relance du projet régional de la boucle ferroviaire Abidjan-Ouagadougou-Niamey-Cotonou-Lomé, les ministres en charge des Transports des Etats de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), membres de ce projet, étaient en conclave le vendredi 5 mai 2023, à Abidjan.
Il s'agit au cours de cette rencontre, d'évaluer l'état de mise en oeuvre des diligences concernant les recommandations de la déclaration ministérielle du 7 novembre 2019, mais surtout de définir les nouvelles orientations pour la mise en oeuvre du projet.
Le ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné, à l'ouverture de cette rencontre a, au nom du gouvernement, exprimé sa gratitude à ses homologues qui ont effectué le déplacement d'Abidjan.
Pour lui, l'espace Uemoa est confronté à un déficit en infrastructures de transport ferroviaire. Ce qui pèse sur le développement économique de la sous-région. « La présente rencontre est donc d'une importance capitale, car il est impératif pour nos Etats de prendre de fortes résolutions pour mieux guider et encadrer le développement du transport ferroviaire pour la prospérité de notre sous-région », a-t-il exhorté.
Partout dans le monde, a précisé Amadou Koné, le chemin de fer constitue le complément indispensable pour le dynamisme des ports. A l'en croire, la promotion du transport ferroviaire est devenue indispensable, voire incontournable pour la sous-région, et nécessite la conception et la réalisation d'un réseau ferroviaire intégré et fiable, en accélérant la mise en oeuvre des projets régionaux.
« C'est dans ce cadre que le projet de la boucle ferroviaire Abidjan-Ouagadougou-Niamey-Cotonou-Lomé a vu le jour », dit-il, ajoutant que cette boucle ferroviaire est longue de 2 928 km dont 1 951 km à réhabiliter et 977 km à construire.
Jean-Noël Ilboudo, chef de division régional Afrique de l'ouest à la Banque africaine de développement (Bad), a, au nom des partenaires techniques et financiers, exprimé sa gratitude à la Commission de l'Uemoa pour l'avoir associé à cette rencontre aussi importante.
« Les partenaires techniques et financiers saluent la détermination des Etats concernés et la Commission de l'Uemoa à faire avancer ce projet. Surtout dans un nouvel environnement marqué, notamment par la cession des actifs du principal opérateur sur certaines lignes ferroviaires existantes, ainsi que la résolution des contentieux », a déclaré Jean-Noël Ilboudo.
Selon lui, les objectifs de ce projet cadrent parfaitement avec quatre des cinq priorités opérationnelles de la Bad, à savoir : « intégrer l'Afrique », « industrialiser l'Afrique », « nourrir l'Afrique » et « améliorer les conditions de vie des Africains ».
Lui emboîtant le pas, Jonas Gbian, commissaire chargé du département de l'aménagement du territoire communautaire et des transports, représentant le président de la Commission de l'Uemoa, Abdoulaye Diop, a exprimé sa gratitude au Président de la République, Alassane Ouattara, pour avoir consenti à accueillir à Abidjan, cette rencontre.
L'Afrique, dit-il, ne pourra tirer partie de son énorme potentiel économique sans un système de transport moderne et varié. « L'offre de transport de notre espace communautaire reste très faible, limité avec des coûts logistiques parmi les plus élevés du monde, malgré une amélioration récente des infrastructures routières », explique Jonas Gbian.
Aussi a-t-il fait savoir que ce projet, de dimension régionale, hautement transformateur et intégrateur, permettra l'exploitation des potentialités économiques, désenclavera les localités riveraines du chemin de fer, et stimulera le commerce transfrontalier et la croissance des économies des pays de l'union.
A noter que cette rencontre ministérielle était précédée d'une réunion préparatoire des experts du 2 au 4 mai 2023, à Abidjan.