Soudan: Washington et Ryad saluent les pourparlers entre les belligérants

Les Etats-Unis d'Amérique et l'Arabie saoudite ont exhorté les parties belligérantes au Soudan à s'engager activement dans des pourparlers pour un cessez-le-feu et la fin des conflits.

Washington et Riyad ont salué, le 6 mai, les pourparlers préliminaires entre les parties belligérentes à propos de la crise soudanaise dans la ville de Djeddah, dans l'Ouest de l'Arabie saoudite. Ce pays avait annoncé, dans la soirée du 5 mai, être prêt à accueillir des représentants du président du Conseil de souveraineté soudanais, Abdel Fattah Al-Burhan, et du commandant des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdan Dogolo Hemidti, pour discuter d'une éventuelle trêve.

Dans un communiqué conjoint publié sur le site du département d'Etat américain, les représentants d'Al-Burhan et d'Hemidti devaient entamer des pourparlers préliminaires directs le 6 mai, à Djeddah. Les Etats-Unis d'Amérique et l'Arabie saoudite ont également exhorté les deux parties à s'engager activement dans des pourparlers pour un cessez-le-feu et la fin du conflit. Le communiqué conjoint a aussi appelé à un appui international coordonné continu pour un processus de négociation élargi, qui devrait inclure la participation de toutes les parties soudanaises. Depuis le 15 avril dernier, le Soudan est le théâtre de violents affrontements entre l'armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces paramilitaires de soutien rapide, conduites par Hemidti.

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Le patron de l'Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, avait estimé mercredi dernier que le monde avait « échoué » à empêcher la guerre entre généraux qui déchire le Soudan. « Nous pouvons dire que nous avons échoué à empêcher » la guerre, qui a pris l'ONU « par surprise », avait-il reconnu, à Nairobi, au kenya « Un pays comme le Soudan (...) dans une situation économique et humanitaire aussi désespérée ne peut se permettre une lutte pour le pouvoir entre deux personnes », ajoutait-il, malgré l'annonce d'un « accord de principe » pour une prolongation jusqu'au 11 mai d'une trêve jamais respectée jusqu'à présent.

Depuis le 15 avril, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des FSR du général Mohamed Hamdane Daglo s'affrontent sans répit. Au moins 550 personnes ont été tuées et 5 000 blessées, selon un bilan largement sous-estimé. A 850 kilomètres à l'Est de Khartoum, dans la ville côtière de Port-Soudan, épargnée par la violence, le coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Martin Griffiths, a réclamé des garanties des deux belligérants. « Les assurances générales doivent être traduites en engagements spécifiques », a-t-il plaidé, assurant avoir eu les deux généraux au téléphone. Le 3 mai dernier, six camions de l'ONU ont été « pillés » alors qu'ils se dirigeaient vers le Darfour, dans l'Ouest du pays, avait-il ajouté.

Avant cela, «17 000 » des 80 000 tonnes de stocks alimentaires d'avant la guerre avaient été volées. Et l'ONU attend d'obtenir l'accord des douanes pour acheminer « 80 tonnes d'équipements médicaux d'urgence ». Les cinq millions d'habitants de la capitale survivent sans eau ni électricité, à court de nourriture sous une chaleur écrasante, dans un pays où un habitant sur trois dépendait déjà de l'aide humanitaire avant la guerre. Le Soudan du Sud, médiateur historique, a malgré tout annoncé qu' « un accord de principe » sur une trêve « du 4 au 11 mai » a été accepté. Cette prolongation proposée par l'Igad, l'organisation régionale de l'Afrique de l'Est, plaidait pour « une solution africaine aux problèmes du continent » alors qu'elle disait jusqu'alors répondre à des médiations américano-saoudiennes.

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