Le Forum régional des Prévisions saisonnières des caractéristiques agro-hydro-climatiques de la saison des pluies pour la zone Soudano-sahéliennes (PRESA-SS), organisé par le Centre climatique régional pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel du CILSS, AGRHYMET CCR-AOS, et ses partenaires, s'est tenu le vendredi 28 avril 2013, à Niamey,au Niger. Le Forum a été présidé par le ministre nigérien des Transports, Alma Oumarou.
Le CILSS veut faire de l'accès à l'information climatique, un instrument de résilience des populations de la région face au changement climatique.
Dans cette dynamique, son Centre climatique régional pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, AGRHYMET CCR-AOS, et ses partenaires, ont organisé le Forum régional de Prévision saisonnière des caractéristiques agro-hydro-climatiques de la saison des pluies pour la zone Soudano-sahéliennes (PRESA-SS), le vendredi 28 avril 2013, à Niamey, au Niger.
Selon le Secrétaire exécutif du CILSS, Abdoulaye Mohamadou, la tenue du PRESA-SS 2023, traduit l'engagement conjoint de AGRHYMET, l'ACMAD et des services nationaux de météorologie et d'hydrologie de l'espace CILSS /CEDEAO de mettre à la disposition des utilisateurs des informations pertinentes permettant d'anticiper sur les risques et les opportunités hydro-climatiques dans la conduite de leurs activités.
Intervenu après quatre jours de travaux des experts, l'un des temps forts du Forum a été la présentation des résultats des prévisions de la saison des pluies 2023, à savoir les cumuls pluviométriques attendus, les dates de début et fin de saison, les périodes sèches et les écoulements vers les différents bassins fluviaux de la région.
Il ressort qu'au cours de cette année, une saison des pluies globalement moyenne à humide est attendue au Sahel, avec des dates de démarrage précoces à normales, des dates de fin tardives à normales, des séquences sèches moyennes dans la partie Ouest et à tendance plus longues dans la partie Est et des écoulements globalement excédentaires à moyens dans les principaux bassins fluviaux du Sahel.
Le défi majeur du développement durable
Avec une hausse rapide des températures de 0,3°C/décennie et des projections d'augmentation de température de 2,5°C à 4°C d'ici 2100, une forte hausse des sécheresses intra-saisonnières et une recrudescence des phénomènes météorologiques comme les inondations, le changement climatique constitue l'un des défis majeurs du développement durable de la région, considérée comme l'une des plus vulnérables du monde à la crise climatique, a souligné Abdoulaye Mohamadou.
Et cela d'autant plus que dans les zones sahéliennes et soudaniennes d'Afrique de l'Ouest, l'économie des ménages est essentiellement fondée sur l'exploitation des ressources naturelles et les systèmes de production fortement dépendants des caractéristiques des saisons des pluies, a-t-il précisé.
« En effet, de par leur grande variabilité, les quantités des pluies et leur répartition dans l'espace et dans le temps, les dates de démarrage et de fin des saisons des pluies, les épisodes secs critiques intervenant durant la saison des pluies et les niveaux d'écoulement des différents cours d'eau ont un impact particulièrement important sur la production agropastorale et sur le niveau des risques de catastrophes », a expliqué le Secrétaire exécutif du CILSS.
C'est pourquoi, a-t-il poursuivi, les prévisions saisonnières agro-hydro-climatiques sont apparues aujourd'hui comme l'une des meilleures stratégies d'adaptation aux variabilités climatiques pour assurer une meilleure sécurité alimentaire et nutritionnelle et renforcer la résilience des populations.
Pour le ministre nigérien des transports, Alma Oumarou, l'impact des effets du changement climatique sur les conditions de vie des populations n'est plus une vue de l'esprit. Il en veut pour preuve, la saison pluvieuse 2022 au Niger, qui, malgré sa courte durée, a connu d'importantes quantités de pluies ayant occasionné 195 pertes en vies humaines, plus de 263 mille personnes sinistrées, plus de 12 mille maisons effondrées, ainsi que des tonnes de céréales et de milliers de têtes de bétails emportés par les pluies diluviennes.
Un outil d'aide à la décision
C'est pourquoi, a-t-il poursuivi, la production des connaissances scientifiques nécessaires à la prise de décision, au renforcement des systèmes opérationnels de gestion des risques et des stratégies d'adaptation au changement climatique est indispensable pour une meilleure prévention des catastrophes climatiques.
« En effet, l'élaboration et la diffusion d'informations caractérisant la saison des pluies avant même que celle-ci ne démarre permet aux agriculteurs, aux gestionnaires des ressources en eau, aux décideurs et autres utilisateurs de faire des choix optimaux en matière de planification et de conduite à tenir dans leurs activités, afin de maximiser leur production en lien avec la configuration attendue de la saison », a indiqué le ministre Oumarou.
Pour renforcer la résilience de la région face aux risques climatiques, le Forum a formulé des recommandations à l'endroit des producteurs, des décideurs.
Il s'agit, entre autres, de renforcer la communication sur les prévisions saisonnières et leurs mises à jour, les capacités d'intervention des agences en charge du suivi des inondations, de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires et des systèmes nationaux de santé, d'éviter l'occupation anarchique des zones inondables, curer les caniveaux, sensibiliser et diffuser des informations d'alerte sur les maladies à germes climato-sensibles.
En marge du Forum, AGRHYMET a organisé un atelier de renforcement des capacités des communicateurs et des journalistes sur la communication des prévisions saisonnières agro-hydro-climatiques au Sahel et en Afrique de l'Ouest.