Madagascar: Transition - L'Union Européenne n'est pas contre, si tous les acteurs politiques sont d'accord

L'Union européenne a affirmé sa volonté de soutenir financièrement les élections présidentielles de novembre et décembre prochains.

L'idée d'une transition a fait mouche depuis quelques jours. Elle anime les discussions sous les chaumières, suite à une fuite de documents sur les réseaux sociaux. Mais, la mise en place d'un tel scénario ne fait pas encore l'unanimité au niveau de la classe politique. Une « transition n'est même pas envisageable », clament haut et fort les partisans du président de la République. Même son de cloche du côté de Marc Ravalomanana.

D'autres voix discordantes soutiennent, par contre, « une transition sans Andry Rajoelina », comme dans le camp des députés Hanitra Razafimanantsoa. Le sujet s'invite également dans les chancelleries. Notamment l'Union européenne qui a réagi sur la question, hier, face à la presse au bureau de l'ambassade à Ankorondrano.

Si toutes les parties prenantes dans le pays se mettent d'accord sur cette idée, notamment le gouvernement et les acteurs politiques, qu'ils soient pour ou contre le gouvernement, la mise en place de ce système de transition peut être soutenue, a lancé Isabelle Delattre, ambassadrice de l'Union européenne. En tout cas, cette diplomate a souligné qu'il appartient au peuple malgache de décider ou non de la réalisation de cet agenda politique.

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Conditions propices

Après l'annonce du calendrier des prochaines présidentielles par la Commission électorale nationale indépendante, et quelques mois avant les échéances, le nerf de la guerre demeurent toujours au centre des préoccupations surtout au niveau de l'exécutif. En février dernier, le gouvernement a déjà fait appel à ses partenaires pour aborder le sujet et a enchaîné d'autres réunions ces derniers mois pour solliciter les contributions financières des pays étrangers.

Mais, toujours est-il que les discussions menées jusqu'ici n'aboutissent pas encore à renflouer les caisses au montant nécessaire pour organiser les scrutins dans des conditions propices. Hier, à l'occasion de la rencontre avec la presse dans le cadre de l'organisation de la semaine de l'Europe, l'ambassadrice de l'Union européenne, Isabelle Delattre, n'a pas encore annoncé l'enveloppe que son organisation apportera pour appuyer les élections dans le pays. Même si cette diplomate a annoncé que « l'Union européenne est toujours disposée à apporter son soutien financier à l'organisation des élections à Madagascar ».

45 milliards

Bruxelles a toujours figuré dans les premiers rangs de la liste des donateurs de Madagascar en matière électorale. Pourtant, jusqu'à présent, le gouvernement ne parvient pas à convaincre les européens à mettre la main à la poche pour financer en partie les prochaines consultations. « Nous contribuerons dans le basket fund qui sera créé par les Nations Unies », a affirmé Isabelle Delattre devant la presse, hier.

Mais ce fond tarde à voir le jour. De ce fait, la différence entre la disponibilité à payer de la caisse publique ficelée par l'exécutif et les prévisions budgétaires de la commission électorale attire toujours une attention particulière. Parfois, elle alimente les supputations de certains politiciens. La loi de finances 2023 réserve une enveloppe de 45 milliards ariary pour l'organisation des élections alors que les commissaires électoraux estiment presque le triple de ce montant pour financer les prochaines consultations.

09 mai

Dans le cadre de la célébration du 09 mai, la délégation de l'Union européenne organise une semaine entière, du 08 au 12 mai, pour faire découvrir cette organisation au public malgache. Différents programmes sont prévus dans le menu préparé par la délégation locale pour mettre en avant les singularités de l'Union européenne. Promotion du patrimoine culinaire de certains pays de l'Union à travers des animations vidéo sur les réseaux sociaux, leurs richesses culturelles et musicales, des expositions ou d'autres événements seront, à cet effet, à l'affiche pour cette occasion.

Durant une semaine, la Commune urbaine d'Antananarivo participe à la célébration et le bâtiment principal de l'hôtel de ville sera illuminé aux couleurs de l'Union européenne « dans le but de fêter la Déclaration de Schuman ». Le 09 mai, en revanche, sera « une journée dédiée à rendre hommage à ce moment fondateur qu'a été le 09 mai 1950 », a souligné la délégation de l'Union européenne dans un communiqué.

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