Tunisie: Vers une année blanche ?

Alors que l'année scolaire touche à sa fin, les enseignants continuent à retenir les notes des examens des premier et deuxième trimestres, et ce, en réponse à l'appel des Fédérations de l'enseignement secondaire et de base.

En dépit des cris de détresse lancés par les parents et l'association des parents d'élèves, la crise perdure et les syndicats et la tutelle se regardent en chiens de faïence. De ce fait, il devient fort probable que si de part et d'autre aucun compromis n'est trouvé pour éviter le pire, on s'achemine tête baissée vers une année blanche.

Quelles que soient les revendications sociales des enseignants, cette situation dévoile une réalité obscure régie par la recherche sur le court terme d'avantages immédiats d'un corps terriblement accroché au confort du présent et prêt à sacrifier l'avenir des enfants, y compris les leurs.

A une époque où dans la crise socioéconomique par laquelle passe le pays et où le décrochage scolaire est un facteur plus qu'inquiétant, est-il permis de prendre en otage les élèves, de les utiliser comme moyen de pression, alors que la Tunisie a plus que besoin de tracer pour eux de nouveaux espoirs car ils représentent incontestablement l'avenir du pays ?

Dans un monde nouveau qui est en train de se transformer grâce à l'éminence grise de ses enfants, n'est-il pas temps de se débarrasser des discours convenus pour repenser radicalement notre façon d'appréhender les débats sur les grands enjeux publics.

Car s'il est un domaine qui interpelle encore les Tunisiens, c'est bien celui de l'éducation encore perçu comme le seul ascenseur social capable d'ouvrir les lucarnes de l'espoir dans la grisaille ambiante. Faire voler en éclats ce principe auquel s'attachent parents et élèves, c'est encourager nos enfants à aller scruter d'autres voies qui peuvent saper dans leur sillage tous les efforts consentis des années durant par des hommes et femmes de science, de pensée, des professeurs et des chercheurs.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.