L'enseignement supérieur souffre. Des vacataires vont suspendre les cours, à compter de ce jour.
Un étudiant du niveau master I du parcours Agriculture tropical et développement durable de l'École supérieure des sciences agronomiques (ESSA), est préoccupé pour son avenir. Ses collègues et lui devraient être en stage à Alaotra Mangoro, en cette saison de récolte de riz. Mais ils sont bloqués à Antananarivo, jusqu'ici. « Nous ne pouvons pas partir en stage, tant que les cours ne sont pas terminés.
Des vacataires n'ont pas encore complété leurs horaires. Ils effectuent un double emploi, pour assurer leur survie. Ici, ils ne gagnent rien. Si ces cours ne sont pas terminés, avant la fin de la récolte, nous serions obligés d'attendre la saison de récolte de l'an prochain, pour ce stage », s'inquiète-t-il. Des vacataires délaissent l'enseignement dans les universités publiques.
D'autres, « beaucoup », selon l'affirmation de Miranto Zacharie Rakotomanana, porte-parole de ces enseignants, ont démissionné. Et pour cause... Ils n'ont pas touché leurs vacations, depuis l'année universitaire 2018-2019. « Nous n'avons pas de moyens pour aller travailler, ni pour le déplacement, ni pour le repas du midi. Si nous trouvons un autre travail, nous sommes preneurs », enchaîne cette source.
Suspension des cours
Les impacts du non-paiement de ces honoraires mettent en péril l'enseignement supérieur. Les vacataires de l'École supérieure polytechnique d'Antananarivo (ESPA) ont annoncé la suspension des cours, à compter de ce jour. D'autres établissements de l'université d'Antananarivo auraient donné le feu vert aux enseignants vacataires, à grossir les rangs de leurs collègues de la Polytechnique, s'ils le souhaitent.
« Lorsque les vacataires ne travaillent pas, les années d'études risquent d'être prolongées. Indique un enseignant-chercheur. « Le semestre ne sera pas validé, si des enseignants font un gel de notes, en cas de grève.», note le Dr Vonjy Rasendra-hasina, directeur de l'Ecole normale supérieure (ENS). En outre, des parcours risquent d'être supprimés si des enseignants démissionnent. C'est déjà le cas du parcours Master II de la filière Anglais de l'ENS Antananarivo. La filière Philosophie de cette école souffrirait du même problème.
Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Mesupres) note qu'il est encore en plein paiement des bourses d'études. Qu'une fois ce paiement terminé, il s'occupera des heures complémentaires et des vacations. Que le paiement suit de longues procédures. Le ministère chercherait tous les moyens pour régler les arriérés impayés. Les arriérés de 2016-2017 auraient été payés en 2020. Ceux de 2017-2018, en 2021. Et une partie des vacations de 2018-2019, auraient été réglés en 2022.