Dans le sud-est de la Centrafrique, de nouveaux combats opposent depuis dimanche un groupe d'autodéfense de la communauté Zandé aux rebelles de l'UPC, autour de la ville de Mboki, à 1 200 km de Bangui, que contrôle ce groupe.
Les combattants du groupe Azande ani kpi Gbe se sont installés dans la zone de Mboki la semaine dernière, après avoir traversé la province du Haut-Mbomou à la poursuite des éléments de l'UPC (Unité pour la paix en Centrafrique) qu'ils avaient chassés de Bambouti fin avril.
Au cours de leurs assauts, les miliciens du groupe, dont le nom veut dire en français « beaucoup de Zandés sont morts », ont aussi ouvert le feu lundi sur une patrouille de la Minusca, blessant grièvement un soldat marocain. Les casques bleus ont répliqué et sécurisent Mboki, craignant des exactions contre des membres de la communauté musulmane, que les miliciens assimilent à l'UPC. Pas de bilan fiable disponible, mais il y a eu des morts des deux côtés.
Zone d'action élargie
Depuis début mars, le groupe Azande ani kpi Gbe, qui dit s'être formé en réaction aux exactions dont serait victime les Zandés, a élargi sa zone d'action. D'abord localisé vers la frontière, où il a troublé le trafic d'armes et de bétail, il opère désormais aussi plus à l'ouest. Selon plusieurs sources, il bénéficierait du renfort de militaires sud-soudanais membres de cette communauté.
Les députés de la province demandent depuis des mois des renforts pour les Forces armées centrafricaines (FACA), qui ne peuvent quitter Obo, le chef-lieu provincial, faute de moyens. Ils déplorent le silence et l'inaction du gouvernement dans ce dossier.