À Juba, la capitale du Soudan du Sud, les visites diplomatiques se poursuivent sur la crise au Soudan. Le ministre des Affaires étrangères égyptien Sameh Shoukry est venu s'entretenir avec le président sud-soudanais. Il lui a délivré une lettre de la part du président Sissi et a confirmé la préoccupation égyptienne face à cette guerre qui ne s'éteint pas au Soudan. Les deux responsables ont réitéré leur appel pour le respect du cessez-le-feu.
Sur le parvis de la présidence à Juba, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Sameh Shoukry, a indiqué qu'il allait transmettre au président Sissi « les conseils du président Salva Kiir » concernant la crise au Soudan et comment obtenir un véritable cessez-le-feu.
« La situation est dramatique au Soudan. Les actions militaires ont des conséquences sur le peuple soudanais, et elles touchent aussi lourdement ses deux voisins que sont l'Égypte et le Soudan du Sud, a déploré le ministre des Affaires étrangères égyptien. Il faut une consolidation de nos efforts pour insister auprès des combattants sur l'importance d'un cessez-le-feu soutenu et du retour à un dialogue politique, qui sont dans le plus grand intérêt du Soudan en ce moment critique ».
Le responsable égyptien a souligné l'impact humanitaire de la crise, avec l'arrivée selon lui de plus de 70 000 réfugiés soudanais en Égypte. Une pression qui inquiète également son homologue sud-soudanais, Deng Dau Malek.
« C'est notre grande inquiétude, nous l'Égypte et le Soudan du Sud : toute désintégration du Soudan, toute poursuite de la guerre, vont se faire lourdement sentir dans nos deux pays. Car nous sommes les voisins les plus proches du Soudan. C'est pourquoi tous les efforts de médiation internationaux doivent être coordonnés afin que ce soit au bout du compte le peuple soudanais qui en bénéficie », a-t-il averti.
Alors que plus de 35 000 Sud-Soudanais ont fui le Soudan vers le Soudan du Sud, des milliers d'entre eux sont coincés à la frontière. Et parmi ceux qui ont réussi à prendre un vol vers Juba, des médias locaux ont fait état de dizaines de personnes campant à l'aéroport international de la capitale sud-soudanaise, faute d'endroit où aller.