Madagascar: Elections - Fuite d'une correspondance entre la présidence et l'Union Européenne

Une lettre de la directrice de cabinet du président de la République adressée à l'ambassadrice de l'Union Européenne a fuité. Les élections sont évoquées dans cette correspondance.

La correspondance a tout pour attester un document officiel. L'objet de la lettre, qui précise « suivi de la réunion de la communauté internationale du 24 avril 2023 », a été précédé par le titre de civilité de l'ambassadrice de l'Union Européenne. La référence affichée sur cette correspondance laisse également entendre qu'elle a été enregistrée, munie d'un numéro, auprès du service courrier de l'institution « Présidence de la République » brandie sur l'en-tête de la lettre. En plus, la signature et le nom de la directrice du cabinet du président de la République sont apposés en bas de cette lettre. Certaines sources avisées ont attesté l'authenticité du document en question dans lequel le signataire a voulu apporté ses réponses sur « certains points » que l'ambassadrice européenne, Isabelle Delattre, « avez soulevés dans un mail ».

70 milliards

La correspondance qui a pour vocation d'échanger en haut lieu les sujets liés à la coopération, notamment les élections, a abordé plusieurs points qui sont liés aux prochaines présidentielles. Comme cette question budgétaire qui anime les discussions sous les chaumières. Selon cette lettre, « le budget pour l'organisation de l'élection présidentielle sera revu à la baisse et ne dépassera pas les 70 milliards d'ariary » lit-on. Sur le sujet, le montant définitif n'a pas été encore décrété et fait toujours l'objet de tergiversations au point de craindre fortement la disponibilité de liquidités allouées au niveau de la caisse publique. Les chiffres avancés par la commission électorale sont en décalage au montant annoncé par le gouvernement. Selon la lettre « les techniciens de la CENI et du Gouvernement sont actuellement en discussion pour affiner les chiffres exacts ».

%

Basket fund

Le gouvernement est en quête d'une manière financière pour renflouer les caisses en vue de l'organisation des prochaines élections. Car le montant disponible semble être encore limité. La lettre de la directrice de cabinet du président de la République qui a fuité évoque que « l'appui des partenaires de Madagascar est vivement souhaité pour soutenir la CENI » suivant le même modèle de « basket fund » que celui qui a été mis en place pour financer les élections en 2018.

La commission électorale n'a pas encore les reins solides pour organiser les élections et, selon toujours cette lettre, elle a besoin des soutiens financiers des pays étrangers pour « renforcer la capacité de ses agents, imprimer les bulletins uniques ainsi que mettre en place un système de communication pour la transmission sécurisée et rapide des résultats ». A en croire alors sur le contenu de cette lettre, le risque de ne pas avoir des bulletins uniques nécessaires dans tous les bureaux de vote pendant les jours de scrutin est encore élevé. L'Etat, quant à lui, veut s'occuper, selon toujours cette lettre, du financement « des éventuels gaps pour la logistique électorale ».

Communiqué

Malgré ces difficultés financières que devraient affrontées la commission électorale et qui sont mises en évidence dans cette lettre, le gouvernement veut toutefois être rassurant sur les dates du 09 novembre et du 20 décembre prochains. « En ce qui concerne la question de la date des élections présidentielles, elle a été évoquée avec la Primature et le Premier ministre a clairement confirmé la volonté du gouvernement à entériner la proposition de la CENI » soutient-on dans cette correspondance. La signataire de cette lettre affirme, à cet effet, qu'un « communiqué dans ce sens sera publié le mois prochain (juin, ndlr) » même si la classe politique attend la publication du décret de convocation des électeurs qui marquera le début du cycle électoral.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.