Tunisie: Abdelkarim Hizaoui* - « Il est temps de rendre à La Presse ce qu'elle a toujours donné »

Le professeur et académicien en sciences de l'information et de la communication, Abdelkarim Hizaoui, plaide en faveur d'une vision alternative pour les médias publics. Selon lui, les médias publics sont livrés à eux-mêmes en raison du désintérêt des pouvoirs envers le secteur de la presse et des médias.

« Je suis en lien direct avec La Presse depuis la fin des années 70, lorsque j'étais doctorant en France, et j'envoyais quelques articles à titre bénévole qui étaient publiés par La Presse.

Ensuite, ce journal est devenu mon préféré, et j'ai eu de grands amis qui ont travaillé pour ce journal, notamment feu Moussa Farhat. J'ai donc un lien affectif avec le personnel du journal et avec le journal lui-même.

En arrivant en 2011, j'ai accompagné le processus enclenché dans la presse pour assurer une autogestion démocratique de la rédaction. Lorsque j'étais directeur du CAPJC, nous avons accueilli quelques réunions de l'équipe de La Presse. Nous avons essayé de trouver des consensus sur la gestion du journal et les modalités de nomination du directeur et du rédacteur en chef. C'était un débat qui concernait d'autres journaux également.

La Presse possède un capital précieux que peu de journaux ont, à savoir un capital historique et de notoriété. Je pense qu'il n'est pas suffisamment exploité. Bien qu'il puisse y avoir des déficits en termes de vente et de finances, le journal possède un énorme avantage qui n'est pas exploité, en particulier son histoire et sa renommée. La Presse a beaucoup donné à tout le monde, y compris à l'État, et il est maintenant temps de lui rendre ce qu'elle a donné.

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C'est le journal de référence, et ses problèmes ne peuvent être résolus que dans le cadre d'une politique publique traitant de l'ensemble des médias publics. Personnellement, je pense qu'il faudrait envisager une forme de privatisation du journal, mais pas une privatisation sauvage qui le soumettrait à une approche capitaliste ignorant la nature journalistique. Au contraire, cela permettrait à la rédaction du journal d'avoir un regard et de pouvoir acquérir des actions. »

* Professeur et académicien en sciences de l'information et de la communication

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