Burkina Faso: SNC 2023 « Le pari a été gagné », Christiane Sanon, ST/SNC

Deux jours après la clôture de la 20e Semaine nationale de la culture (SNC), la Secrétaire technique de la biennale de la culture, Christiane Sanon, dans cette interview, le lundi 8 mai 2023 à Bobo-Dioulasso, a dressé un bilan positif de cette édition tenue dans un contexte sécuritaire et humanitaire difficile.

 Les lampions se sont éteints sur la 20e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC). Que peut-on retenir de cette édition ?

Cette édition, beaucoup attendue parce que reportée à plusieurs fois, a été une édition exceptionnelle. Il fallait relever le défi de la satisfaction des artistes et des festivaliers. C'est une édition aussi qui s'est tenue dans une situation sécuritaire difficile. Il fallait donc réussir le challenge.

 Au soir de cette édition, ces défis et attentes et défis ont-ils été relevés ?

Si l'on fait un bilan à chaud, on peut dire que le pari a été gagné parce que l'une des préoccupations du Comité national d'organisation était de pouvoir assurer le transport de tous les artistes, surtout ceux des zones à fort défi sécuritaire. Et comme toutes les régions ont été représentées, on peut affirmer que ce défi a été relevé. Les artistes des zones d'insécurité ont été d'abord héliportés jusqu'à Ouagadougou avant de regagner Bobo-Dioulasso par la route. Sur ce plan déjà, c'est une satisfaction. Egalement, les activités programmées ont tenu toutes les promesses.

Certains artistes ont décrié leurs conditions d'hébergement. Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ?

Au départ, le comité d'organisation n'avait pas les statistiques exactes des artistes, notamment des femmes pour la séparation des hommes et des femmes. Si fait que nous avons eu des difficultés au début à gérer cette situation. Aussi, sur le site du Stade Aboubacar-Sangoulé-Lamizana, il était prévu d'y héberger 500 personnes, mais au final, nous nous sommes retrouvés avec plus de 500 artistes à loger. Nous avons dû, dans l'urgence, trouver des villas à Bobo 2010 pour reloger le surnombre. D'une manière générale, nous avons pu les héberger.

Il faut souligner que nous avons eu un gros problème d'eau sur le site du stade en pleine réfection. Les premiers jours, les festivaliers n'ont pas eu d'eau mais par la suite, nous avons pu ravitailler le site par des citernes avec l'aide de l'Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA). Dans l'ensemble, nous avons essayé de faire de notre mieux pour que tout le monde soit dans un minimum de condition d'hébergement même s'il faut reconnaitre que les deux premiers jours n'ont pas été faciles.

 Après la cérémonie d'ouverture, des bruits ont couru sur la programmation des artistes. Pouvez-vous en dire davantage ?

 Il faut savoir que le programme de départ a été chamboulé à la dernière minute. La cérémonie était prévue pour durer deux heures. Mais, nous avons été enjoints de tenir cette cérémonie en une heure et demie. Ensuite, la cérémonie a débuté avec un retard. Aussi, nous avons été confrontés à un problème de gestion du monde dans le stade parce que certains artistes n'y avaient pas accès. Ce sont autant d'imprévus qui nous ont amenés à réaménager la programmation des artistes. Il faut aussi reconnaitre que certains artistes ne devraient pas prester devant le chef de l'Etat. Mais avec les explications, les uns et les autres ont compris.

 S'agissait-il d'un déficit de communication ?

Ce n'étais pas un déficit de communication parce que le président de la commission animation a fait cas des contraintes survenues aux artistes.

A la cérémonie officielle de clôture, vous annonciez la tenue des Semaines régionales de la culture (SRC) pour le mois d'octobre prochain. Est-ce dire que la 21e édition pourra se tenir en 2024 ?

Oui ! Ce sera une édition normale en ce sens que la 20e édition était particulière au regard des reports qui nous ont amenés à la tenir en année impaire. Sinon, normalement, les Semaines régionales se tiennent en année impaire et la Semaine nationale en année paire. Avec l'édition 2024, si tout va bien, nous allons repartir sur la normalisation des éditions. D'octobre à décembre 2023, les SRC vont se dérouler pour permettre aux artistes retenus de prendre connaissance du règlement et se préparer pour l'édition qui, en principe, doit se tenir entre mars et avril 2024, si nous avons l'autorisation du gouvernement. Donc, tout reste conditionné à l'accord des plus hautes autorités.

 Quel est votre mot de fin ?

Mon mot de fin est un remerciement à l'endroit de la population de Bobo-Dioulasso qui a adhéré à cette édition en se mobilisant massivement sur les différents sites des activités. Je remercie aussi le gouvernement qui a permis que la 20e édition se tienne malgré les nombreux défis auxquels le pays est confronté. Merci également aux partenaires qui nous ont fait confiance.

A la sécurité, je dis un grand merci pour nous avoir permis d'organiser cette fête culturelle dans la quiétude, surtout au niveau de la foire artisanale et commerciale qui a drainé du monde du début jusqu'à la fin. De passage et au regard de la forte mobilisation à la foire de cette édition, il y a lieu à mon avis de repenser à un autre endroit autre que le siège de la SNC, pour cette foire.

 

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