Afrique: Le FMI et le Niger ont conclu un accord au niveau des services sur la Troisième Revue de la Facilité Elargie de Crédit et un nouveau programme au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité

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Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les opinions exprimées dans ces déclarations sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles de son conseil d'administration. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera présenté au conseil d'administration pour examen et décision.

Washington, DC: Du 25 avril au 9 mai 2023, une équipe des services du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par M. Antonio David, a organisé des réunions portant sur la troisième revue de l'accord triennal appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Niger, ainsi que sur la mise en place d'un nouveau programme appuyé par la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).

« Les autorités nigériennes et les services du FMI ont conclu un accord sur la troisième revue du programme économique appuyé par la facilité élargie de crédit et sur la mise en place d'un nouveau programme au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité.

Cet accord au niveau des services doit recueillir l'approbation de la direction et du conseil d'administration du FMI ; la réunion correspondante du conseil d'administration devrait avoir lieu en juillet.

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L'achèvement de la revue du programme FEC permettrait un décaissement à hauteur de 19,74 millions de DTS (environ 26,7 millions de dollars, soit 15 % de la quote-part du Niger) pour couvrir les besoins de financement extérieur du pays.

« Les estimations indiquent que la croissance du PIB réel a accéléré à 11,9 % en 2022, principalement en conséquence du fort rebondissement de la production agricole et de l'avancement de grands projets d'investissement. Les tensions inflationnistes se sont estompées.

Les perspectives économiques sont favorables à court et moyen terme, et la croissance devrait atteindre 7 % cette année, tirée par l'achèvement de la construction de l'oléoduc qui permettra d'accroître la production de pétrole et par la reprise de la production agricole. Des risques baissiers pèsent toutefois sur ces perspectives encourageantes, en particulier du fait de la vulnérabilité du pays aux chocs climatiques et à l'insécurité.

« La politique budgétaire a été accommodante l'année dernière et les données provisoires montrent que le déficit budgétaire a atteint 6,8 % du PIB due aux dépenses urgentes pour atténuer les effets de la crise alimentaire et de l'insécurité.

Par ailleurs, la trajectoire du déficit est calibrée de manière à respecter l'engagement pris par les autorités d'atteindre d'ici 2025 le critère de convergence régional de l'UEMOA de 3 % du PIB, ce qui est d'autant plus indispensable dans la mesure où les conditions financières se durcissent.

« L'accord triennal au titre de la FEC vise à renforcer la stabilité macroéconomique, tout en jetant les bases d'une croissance résiliente, inclusive et portée par le secteur privé. La mise oeuvre du programme est globalement satisfaisante. La plupart des objectifs quantitatifs et repères structurels ont été atteints.

« Des mesures d'accroissement des recettes intérieures restent indispensables pour élargir l'espace budgétaire consacré aux dépenses prioritaires et pour favoriser la consolidation budgétaire à moyen terme.

Les initiatives des autorités en cours pour simplifier le régime fiscal, promouvoir la dématérialisation de l'administration fiscale et adopter une stratégie de gestion des recettes pétrolières constituent des réformes fondamentales dans ce domaine. En outre, il est nécessaire de renforcer la qualité et l'efficacité des dépenses pour améliorer la prestation des services publics.

« Par ailleurs, il convient d'accélérer les initiatives visant à éliminer les principaux obstacles au développement du secteur privé. La mise en oeuvre récente d'initiatives transversales, comme par exemple, la dématérialisation des procédures d'enregistrement des entreprises, du registre foncier et du guichet unique pour le commerce extérieur, ainsi que les mesures visant à améliorer l'accès au financement, s'inscrivent dans ce cadre.

Les autorités sont également déterminées à obtenir des résultats tangibles dans la lutte contre la corruption, notamment en mettant en oeuvre la stratégie de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) et en appliquant le plan d'action correspondant.

« Le financement au titre de la FRD, pour sa part, viendra appuyer les réformes structurelles et les investissements visant à remédier aux difficultés et aux risques de plus en plus prononcés que pose le changement climatique, ce qui permettra de renforcer la capacité d'adaptation de la population et de préserver ses moyens de subsistance.

Les réformes appuyées par le financement au titre de la FRD contribueront à intégrer les enjeux climatiques dans la politique macroéconomique du Niger en : 1) renforçant la planification et la budgétisation des dépenses liées au climat ; 2) rendant la gestion des investissements publics plus soucieuse des enjeux climatiques ; 3) améliorant la planification et la gestion budgétaires pour mieux tenir compte des risques de catastrophes ; et 4) favorisant le recours à des sources d'énergie renouvelables.

« Les membres de la mission ont rencontré le Premier Ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, et le Président de l'Assemblée Nationale, Seini Oumarou. Ils ont également organisé des séances de travail avec le ministre des Finances, Dr. Ahmat Jidoud, le ministre du Plan, Dr. Rabiou Abdou, le ministre de l'Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Laouan Magagi, la ministre de l'Environnement et de la Lutte contre la Désertification, Mme. Garama Saratou Rabiou Inoussa, le directeur national de la BCEAO, M. Maman Laouane Karim, ainsi que d'autres hauts représentant de l'État, des représentants du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.

« L'équipe du FMI tient à remercier les autorités nigériennes pour leur coopération et pour les échanges constructifs et fructueux qui ont eu lieu pendant cette mission. »

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