Madagascar: Ambato-Boeny - Sept « Zazafotsy » tués dans des affrontements

Le district d'Ambato-Boeny a été agité lundi et hier. Les « Zazafotsy », devenus des forces rebelles, ont affronté les gendarmes et l'armée. Ils ont perdu sept de leurs membres.

Une histoire de non-respect de l'emblème national s'est aggravée et soldée par des affrontements meurtriers. Lundi, vers 8 heures, trois « Zazafotsy » ont sciemment ignoré le salut au drapeau. Ils sont passés devant le bureau de la commune de Manerinerina sans s'être arrêtés, pendant que tout le monde chantait l'hymne national.

Le maire a immédiatement envoyé des policiers municipaux les capturer. Ils ont brandi leurs gros sabres tranchants. Deux ont été maîtrisés, tandis que l'autre s'est échappé. Le maire a demandé l'intervention des gendarmes car, en général, les Zazafotsy n'abandonnent jamais un frère retenu prisonnier. Ils utilisent tous les moyens pour le libérer. Deux acolytes des captifs sont arrivés sur les lieux avant six gendarmes venus d'Ambondromamy.

Sans crier gare, l'un d'eux a planté son sabre dans le cou du gendarme principal de deuxième classe, François Zaratombomanana. Les gendarmes ont été obligés d'ouvrir le feu. Trois des « Zazafotsy » ont été arrosés de balles devant la mairie. L'autre s'est enfui.

L'édile a rapidement été emmené et protégé à la brigade. Le soir, la gendarmerie a reçu un nouveau renseignement, selon lequel deux cents complices des défunts, appuyés par des membres d'un groupe ethnique turbulent dans la commune d'Anjiajia, viendront attaquer la caserne.

%

Grenades offensives

Tous les brigades et postes avancés voisins ont été alertés. Un groupe de renforts issu de la gendarmerie, de l'armée et de la police nationale a rejoint ceux déjà sur place. Pour venger la mort de leurs camarades, les « Zazafotsy » s'en sont pris aux militaires chargés de la garde de points sensibles du Parc national d'Ankarafantsika.

Ils ont tabassé et blessé le chef d'éléments dont les deux collègues étaient en patrouille. Ils l'ont dépouillé de sa kalachnikov et des cartouches. Ils ne se sont pas arrêtés là. Ils ont piégé le renfort venu de Mahajanga pour récupérer l'arme et évacuer le militaire blessé. Le commandant du bataillon a failli se faire charcuter en voulant négocier avec eux. Là encore, ils ont vu deux d'entre eux à terre, criblés de projectiles.

La tension est montée d'un cran. Les émeutiers se sont ensuite rués et attroupés devant la brigade d'Anjiajia qui a accueilli les renforts. Des cris tonitruants et coups de sifflet ont retenti. Ne se laissant pas faire, les militaires leur ont envoyé des grenades offensives. Résultat : deux autres « Zazafotsy » ont été tués dans l'explosion, portant ainsi le nombre de décès à sept. Les rescapés se sont finalement repliés et ont rendu le fusil d'assaut avec douze cartouches.

L'Organe mixte de conception s'est réuni hier et a décidé de supprimer la structure « Zazafotsy ». Soixante-douze hommes des forces de défense et de sécurité ont été affectés à la gestion de la sécurité à Manerinerina et Anjiajia jusqu'à ce que le calme soit entièrement rétabli.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.