L'ONG Action et solidarité féminine pour la gouvernance (ASFG) a organisé une conférence débat, vendredi 5 mai 2023, au centre Wallonie-Bruxelles, sous le thème : «Renforcement du leadership politique des femmes et jeunes filles au processus électoral». Outre Innocente Tshibanda, Coordonnatrice de l'ASFG, plusieurs orateurs dont Roger Thamba Thamba, assistant à la faculté de droits de l'université de Kinshasa, ont défilé devant l'assistance.
Dans son intervention, Innocente Tshibanda a exprimé son voeu de voir le processus électoral en cours atterrir en douceur. Elle a annoncé, dans ce sens, le recrutement, dans chacun des quatre districts que compte la ville-province de Kinshasa, de 50 volontaires qui seront suffisamment outillés pour accompagner la Centrale électorale dans sa mission d'organiser, en décembre prochain, conformément au délai constitutionnel, les élections à tous les niveaux.
«Pour participer au processus électoral, on peut être observateur, témoin pour le compte d'un parti politique, candidat indépendant ou non. L'analyse nous a permis d'envisager des séances de renforcement des capacités pour former des femmes et des jeunes, sur les questions de gestion de la cité, la bonne gouvernance, le management ainsi que l'analyse critique. La conférence-débat fait partie d'un projet qui va s'étendre sur tous les districts de Kinshasa (Tshangu, Mont-Amba, Funa et Lukunga). Nous allons former 50 jeunes et femmes de chaque district, à s'impliquer dans le processus électoral», a expliqué Innocente Tshibanda.
Quant à lui, Roger Thamba Thamba, qui a parlé de l'engagement politique des femmes et des jeunes à l'épreuve de la corruption électorale, a mis un accent sur la corruption pendant la période électorale, un phénomène qui, a-t-il indiqué, mine la société.
«Au-delà des obstacles traditionnels à la participation politique des femmes et des jeunes (institutionnels, juridiques, socio-économiques, culturels ou psychologiques), il faut ajouter la corruption électorale. C'est le plus dur, car la corruption mine notre système de gouvernance. C'est un danger pour la démocratie, car celle-ci se fonde sur des valeurs et des principes (transparence et liberté) », a-t-il expliqué.
«Si ces principes ne sont pas respectés, on ne saura pas bâtir une société démocratique. De 2006 aux échéances de 2018, nous avons constaté que les actes de corruption existent à tous les niveaux entre candidats et électeurs, entre candidats et agents électoraux, entre partis politiques, (élections au second degré). Les femmes qui veulent s'engager en politique sont ainsi butées à cette réalité, les jeunes également. Car, ils sont dépourvus des ressources financières. Si l'on arrive à éradiquer ce fléau, même les citoyens les moins nantis, démunis qui ont des idées pourront participer activement au processus et être élu. En l'état actuel de notre législation, la loi électorale renferme très peu de dispositions pénales qui répriment les actes de corruption. Il va falloir poursuivre le plaidoyer pour des sanctions», a ajouté Roger Thambathamba.
Parmi les jeunes, Patrice Lemvo a fait un plaidoyer pour que « soit inscrite dans la loi électorale une mesure incitative en faveur des jeunes dans les listes de partis politiques, en référence à la modification apportée à la loi pour être exemptés au paiement de la caution, les listes qui comprennent au moins 50% de femmes. Car, les jeunes sont dépourvus des moyens ».
Signalons que la coordonnatrice de l'ASFG a lancé un appel au gouvernement congolais ainsi qu'à tout partenaire qui voudrait accompagner ce projet à s'associer à leurs efforts pour impliquer plus de femmes et des jeunes dans le processus électoral en RDC.Grâce Daro