Il s'en est allé le lundi 8 mai 2023 dans la plus grande discrétion, après plus d'un mois passé au Ward 15 de l'hôpital Candos, où sa santé déclinait, au fil des jours, inexorablement, au grand dam de ses médecins traitants.
Ce nouveau septuagénaire effacé faisait des miracles avec son appareil photo, immortalisant des visages épanouis, radieux ; des moments de joie et de bonheur (pour ses photos-shoots de mariages) alors que lui-même vivait une grande détresse, un drame familial depuis plus de dix ans. Il m'en parlait régulièrement car notre amitié date du début des années 80. Les aléas de la vie l'avaient séparé de ses deux filles pendant de nombreuses années et il avait livré un dur combat pour les retrouver.
Il portait, depuis, cette double blessure qui lui rongeait la vie et lui minait la santé. Il en parlait souvent ouvertement sur sa page Facebook, où il disait aussi que sa foi en Dieu allait lui permettre de retrouver ses filles... Ce qui fut fait.
Lelio Quessy était avant tout un «gentleman», très «british» dans sa démarche physique et intellectuelle, dans sa tenue vestimentaire, et surtout soucieux qu'il était de ne pas faire des vagues. Fan de Manchester United, il n'en faisait pas de cette passion une expression d'un fanatisme exacerbé.
Le dernier souvenir que j'ai de lui était cette randonnée que nous avions faite, avec Arnaud Godère, le dimanche 27 février 2022, à la Cascade de Senneville, sur une dizaine de kilomètres durant laquelle il mitraillait inlassablement les marcheurs.
Il a été photographe sportif à l'express au début des années 80, à 5-Plus en 1989 où il fait plusieurs couvertures. Son décès plonge le pays dans la tristesse d'avoir perdu un grand photographe de la trempe d'un Vel Kadressen, d'un Tristan Breville et d'un artiste d'une grande sensibilité doublé d'un poète de l'image.