Congo-Kinshasa: La force régionale pourrait quitter définitivement le pays fin juin 2023

Des militaires FARDC en patrouille. L’état-major général des Forces Armées de la RDC a informé la MONUSCO du début de l'Opération militaire des FARDC, SUKOLA II (nettoyer en français) dirigée contre les rebelles rwandais des FDLR ce mardi 24 février au Sud Kivu.

24 heures après l'annonce du déploiement de la force militaire de la SADC dans l'Est de la République Démocratique du Congo, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s'est expliqué publiquement pour la toute première fois sur la motivation de cette décision unanime de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe et surtout le sort à réserver à la force régionale de la Communauté de l'Afrique de l'Est.

Répondant à la presse de son pays au cours de la conférence de presse conjointe avec son homologue du Botswana, Mokgweetsi Masisi, le chef de l'Etat Félix Tshisekedi a clairement démontré que la force de l'EAC passe ses dernières semaines en RDC.

Selon le président Tshisekedi, à l'issue du premier mandat de l'EACRF en mars dernier, le gouvernement de la RDC n'avait pas renouvelé le mandat des 6 mois comme souhaité par le Secrétaire général de l'EAC; mais il a accordé un mandat de 3 mois à l'issue duquel une évaluation sérieuse devrait orienter le sort de cette force régionale.

Le président Félix Tshisekedi a révélé que, manifestement, il y a des problèmes de fonctionnement avec cette force régionale.

«La première raison qui nous pousse à nous poser des questions est la mission assignée à cette force qui n'est pas remplie.

«Aujourd'hui dans certaines localités, il y a une cohabitation observée entre le contingent de l'EAC RF et les terroristes du M23, ce qui n'était pas prévu dans le programme», a dit le président Tshisekedi, qui a aussi évoqué des déclarations des officiels militaires de l'EACRF qui, aussitôt arrivés en RDC, ont clairement dit qu'ils ne venaient pas combattre les M23.

À côté de cela , il y a le commandant de l'EACRF, qui a démissionné de manière spectaculaire et à la surprise de tous, évoquant des menaces dont il ne nous a jamais fait part», a ajouté le président.

«Pourquoi ne nous a-t-il pas fait part de ces menaces», s'est interrogé le président Tshisekedi, qui s'est dit également surpris de la précipitation avec laquelle le Kenya a désigné le successeur du général démissionnaire, sans consultation, comme si cette force n'appartenait qu'au Kenya, s'est encore indigné le président Tshisekedi.

«Manifestement, il y a un problème dont nous avons besoin de parler pour clarifier la situation et comme le mandat s'achève au mois de juin ,si à cette date, nous constatons que le mandat n'est pas rempli, nous allons décider de raccompagner ce contingent venu à la rescousse de la RDC avec honneur et les remercier pour avoir essayé d'apporter leur part à la solution de la paix en RDC», a dit en substance le président Félix Tshisekedi.

Le Chef de l'Etat s'est félicité de la solidarité manifestée par les pays de la SADC à travers la décision unanime de déployer sa force qui a déjà fait ses preuves en terre congolaise.

Tout en concluant que la mission de l'EAC pose problème, le président Tshisekedi a dit attendre la tenue de la réunion quadripartite de l'UA.

Interrogé également sur la tenue des élections en 2023, du fait de la situation sécuritaire préoccupante à l'Est, le président de la République a rassuré que le processus électoral est irréversible et il n'a pas l'intention de priver ses compatriotes de l'Est de leur droit civique.

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