Après l'échec du dialogue entre les autorités militaires et les représentants politiques et de la société civile, les manifestations ont repris ce mercredi.
...10h 30 à Cosa ! Une pluie de pierres s'abat sur les policiers et les gendarmes venus empêcher les jeunes manifestants de rallier le grand rond-point, pour répondre à l'appel à manifester lancé par les forces vives de Guinée .
Les forces de l'ordre répondent à coups de gaz lacrymogène mais au bout de quelques heures, ils sont submergés et demandent des renforts.
"Prends ton équipe et viens nous appuyer ici", s'écrie un manifestant
Un témoin de la scène déplore tout de même le mode opératoire employé par les forces de l'ordre :
"Quand ils lancent des gaz ici, ils affectent aussi la population innocente. Ce n'est pas la bonne manière, moi je n'apprécie pas".
Une mobilisation généralisée
Des scènes similaires se sont produites dans plusieurs endroits sur l'axe Le Prince. C'est le cas notamment à Hamdallaye, Bambeto, Koloma ou encore à Cirage dans la commune de Ratoma.
L'autoroute Fidel Castro, quant à elle, est restée épargnée par les troubles, comme souvent.
Les membres des forces vives de Guinée ayant appelé à manifester étaient néanmoins invisibles sur le terrain.
"Depuis le 8 mai, il y a un quadrillage militaire. Ça tire partout, or le point de ralliement n'est pas Cosa et Bambeto, il faut bien traverser tout pour aller à la Tannerie. Je n'ai donc pas pu me rendre là-bas", explique Edouard Zotomou Gpogomou sur les raisons qui l'ont empêché de se rendre au point de ralliement.
Edouard Zotomou ajoute que si le dialogue n'a pas pu aboutir, malgré l'implication des leaders religieux, ce serait par manque de volonté des autorités militaires :
"Nous avons remarqué avec nos représentants qui allaient rencontrer les responsables religieux que chaque fois c'était des promesses. C'est ce qui a conduit la coalition des forces vives à se retirer des négociations".
En attendant, la protestation continue dans certains endroits de Conakry
Le premier ministre Bernard Gomou , de son côté, soutient, que "le gouvernement s'efforce de répondre dans le respect des procédures légales à toutes les exigences des mouvements politiques et mouvements sociaux mais certains parmi eux refusent d'intégrer encore le cadre de dialogue inclusif institué par décret".
L'arrêt des harcèlements judiciaires contre les acteurs politiques et de la société civile , un dialogue inclusif, le retour à l'ordre constitutionnel, la libération des otages et la levée de l'interdiction de manifester sont les principales réclamations de l'opposition en Guinée.