Afrique: Les services du FMI achèvent leur mission en République du Tchad pour les discussions de la troisième revue de l'accord au titre de la Facilité Élargie de Crédit et pour la consultation au titre de l'article IV pour 2023

Fonds Monétaire International
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Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d'administration du FMI. La mission en question ne fera pas l'objet de délibérations au sein du conseil d'administration.

Washington, DC : Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Édouard Martin s'est rendue à N'Djamena du 27 avril au 10 mai 2023 pour mener des discussions pour la troisième revue de l'accord au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) approuvé par le Conseil d'administration du FMI le 10 décembre 2021 (voir Communiqué de Presse No 21/375) et pour la consultation au titre de l'Article IV pour 2023.

Cet accord au titre de la FEC, d'une durée de 36 mois et d'un montant de 392,56 millions de DTS (environ 570,75 millions de dollars ou 280 % de la quote-part), aide à répondre aux importants besoins budgétaires et de la balance des paiements du Tchad, notamment en catalysant le soutien financier des donateurs officiels. La première et deuxième revue de cet accord ont été conclues par le Conseil d'administration du FMI le 22 décembre 2022, permettant le déboursement de 112,16 millions de DTS (environ 149,3 millions de dollars).

À l'issue de cette mission, M. Martin a fait la déclaration suivante :

« Les autorités tchadiennes et les services du FMI ont entamé les discussions pour la troisième revue du programme appuyé par la FEC approuvée le 10 décembre 2021 et pour la consultation au titre de l'Article IV pour 2023. Ces discussions se poursuivront dans les prochaines semaines afin de parvenir à un accord ad referendum qui pourrait être soumis à l'approbation du Conseil d'administration du FMI.

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« La croissance a été plus élevée que prévu en 2022 en raison principalement de la hausse de la production pétrolière. Cette hausse reflète : une reprise de la production des puits anciennement détenus par ESSO à la suite des perturbations de 2021 ; le redémarrage de la production des anciens champs de Glencore à la suite de leur acquisition par Perenco ; et une production plus élevée que prévu par China National Petroleum Corporation.

La croissance non pétrolière a été touchée par les inondations, qui ont eu des effets négatifs sur la production agricole. Les inondations ont également exacerbé la pression sur les prix alimentaires, qui ont augmenté de 16 % en glissement annuel, portant l'inflation totale à 8,3 % en glissement annuel en décembre 2022. Le solde du compte courant s'est amélioré plus que prévu reflétant essentiellement la hausse des exportations pétrolières.

« La performance dans le cadre du programme a été mitigée. Seuls deux des cinq critères de réalisation quantitatifs à fin décembre 2022 ont été remplis. Malgré de meilleures recettes que prévu, les critères de réalisation relatifs au déficit budgétaire hors pétrole et au financement intérieur net n'ont notamment pas été remplis en raison de dépassements importants des dépenses civiles et militaires, reflétant en partie les tensions sécuritaires et les inondations. Des progrès ont été enregistrés dans la mise en oeuvre des réformes structurelles, quatre repères structurels ayant été atteints, tandis que les autorités travaillent à la mise en oeuvre des réformes couvertes par les deux autres repères.

« Les perspectives pour 2023 sont favorables mais soumises à des risques importants. La croissance devrait encore augmenter pour atteindre 4 % en 2023, tandis que l'inflation resterait élevée. Après le rebond de 2022, la production de pétrole devrait augmenter de manière significative (jusqu'à 6,3 %). La croissance du secteur non pétrolier augmenterait également, à 3,5 % en 2023, principalement en raison de la reprise de la production agricole après les inondations de 2022. Les risques pesant sur les perspectives comprennent notamment : les problèmes de sécurité, liés notamment au conflit au Soudan ; les risques climatiques ; et le risque d'une baisse plus forte que prévu du cours du pétrole.

« Les discussions de politique économique ont porté sur les mesures visant à renforcer les finances publiques. L'équipe du FMI a noté les progrès accomplis dans la mobilisation des recettes intérieures, qui devront se poursuivre. Elle a aussi appelé à une meilleure maîtrise et à une meilleure efficacité des dépenses budgétaires, notamment de la masse salariale, et à une priorisation des dépenses sociales.

Il est aussi important que les procédures budgétaires soient suivies plus rigoureusement et que le recours aux procédures de dépenses d'urgence (dépenses avant ordonnancement ou DAOs) soit circonscrit aux cas d'urgence. Compte tenu de la forte volatilité des prix du pétrole, il est aussi nécessaire qu'une partie des recettes pétrolières soit utilisée pour reconstituer les réserves de liquidité et réduire le stock de titres publics dette intérieure onéreux.

« L'équipe du FMI s'est également entretenue avec les autorités des réformes structurelles supplémentaires à mettre en oeuvre en 2023-24. Ces réformes devraient notamment porter sur le renforcement de la gestion des finances publiques et des entreprises publiques, la mobilisation des recettes intérieures, l'amélioration de la gouvernance et de la transparence dans le secteur énergétique, et l'amélioration de l'environnement des affaires.

« Dans le cadre de la consultation au titre de l'article IV, l'équipe du FMI s'est entretenue avec les autorités des politiques et des réformes visant à assurer la soutenabilité de la croissance à moyen et long terme, et notamment de comment renforcer la résilience au changement climatique et réduire les disparités entre les genres.

« L'équipe du FMI tient à remercier les autorités tchadiennes et les autres homologues pour leur hospitalité, leur excellente coopération et des discussions franches et constructives. »

La mission a rencontré M. Saleh Kebzabo, Premier Ministre, M. Tahir Hamid Nguilin, Ministre des Finances, du Budget et des Comptes Publics, M. Moussa Batraki, Ministre de la Prospective Économique et des Partenaires Internationaux, M. Haliki Choua, Ministre Secrétaire Général du Gouvernement, M. Djerassem Le Bemadjiel, Ministre des Hydrocarbures et de l'Énergie, Mme. Wanledom Robertine, Ministre du Commerce et de l'Industrie, et d'autres hauts fonctionnaires, ainsi que des représentants du secteur privé, de la société civile et des partenaires internationaux au développement.

[1] Dans le cadre de l'Article IV des Statuts du FMI, le FMI tient des discussions bilatérales avec ses membres, généralement chaque année. Une équipe des services du FMI visite le pays, recueille des informations économiques et financières, et s'entretient avec les autorités de l'évolution économique du pays et de ses politiques économiques. De retour au siège, les services rédigent un rapport qui sert de base aux discussions du Conseil d'administration.

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