Tchad: Nouvelle flambée de violences entre éleveurs et agriculteurs dans le sud du pays

Le marché de bétail de Mao, Tchad (photo d'illustration).

Dans le sud du Tchad, près de la frontière centrafricaine, la mort dans des circonstances encore non-éclaircies, le 5 mai 2023, d'un important éleveur du canton de Goré, a débouché sur une spirale de violences ayant fait jusqu'ici une trentaine de décès et des dizaines de blessés, selon l'administration et des témoins.

Au Tchad, nouvelle flambée de violences entre des éleveurs et des agriculteurs, dans la province du Logone Oriental, dans le sud du pays. Tout est parti, cette fois, de l'assassinat le 5 mai 2023, dans des circonstances non encore éclaircies, d'un important éleveur du canton de Goré, à une trentaine de kilomètres de la frontière avec la Centrafrique.

Depuis, les éleveurs se sont lancés dans des opérations de vengeance qui se sont étendues à une bonne partie de cette région, faisant jusqu'ici une trentaine de morts et des dizaines de blessés, selon l'administration et des témoins.

« Nous demandons à ce que les forces de l'ordre fassent leur travail »

C'était vendredi matin, lorsqu'un éleveur arabe du nom de Beï est tué dans des circonstances troubles, même si l'administration et des agriculteurs assurent qu'il se trouvait alors en République centrafricaine voisine. C'est l'étincelle qui met feu aux poudres.

Des éleveurs armés de fusils et d'épées accourent rapidement, qui à moto, qui à cheval, et se lancent dès le lendemain dans des opérations de représailles dans les villages des environs, où ils vont faire six morts à Mballakoutou et Begoné.

Ils ne vont pas en rester là. Ces assaillants ont mis, depuis lors, à feu et à sang deux à trois villages de la région chaque jour, avec des bilans parfois lourds, comme dans le village de Don où ils ont fait il y a trois jours 15 victimes dont le chef du village, sans parler du bétail pillé ou encore des maisons incendiées.

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Le chef du canton de Goré en appelle aujourd'hui aux forces de l'ordre. « C'était vendredi, les forces de l'ordre étaient là et n'ont rien fait, affirme Betoubam Allarassem Médard. Nous, nous demandons à ce que les forces de l'ordre fassent leur travail ».

Contacté par RFI, le ministre tchadien de l'Administration du territoire, Limane Mahamat, assure que le gouvernement de transition est en train d'analyser la situation avant d'intervenir. En attendant, des milliers de paysans ont déjà fui leur village, selon l'administration locale et des témoins.

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