Les déclarations et sorties médiatiques au sujet de l'élection présidentielle s'enchaînent. Hier, c'est le KMF/CNOE qui a donné de la voix en avançant quelques recommandations.
Pour stopper le mercenariat politique. C'est l'objectif de la recommandation formulée par le KMF/ CNOE, une Organisation de la société civile (OSC), oeuvrant dans l'éducation citoyenne, ainsi que l'éducation et l'observation électorale. Durant une conférence de presse, hier, à son siège à Antanimena, le KMF/ CNOE a émis trois recommandations qui, selon lui, devront mener à une élection présidentielle "propre et apaisée".
La première d'entre elles est de restreindre "à deux ou trois", le nombre des candidats à la course à la magistrature suprême. Ceci, dans l'optique de mettre un terme au mercenariat politique. Cash, le KMF/CNOE affirme que "certains politiciens professent un faux-semblant de comportement enthousiaste en faveur du patriotisme, pour être un futur candidat même si l'on sait a priori qu'ils ne décrocheront pas plus de 3 ou 5% des voix. Mais leur objectif primordial est de vendre des votes et d'obtenir un siège d'autorité après l'élection".
Pour cette Organisation de la société civile, les entités politiques pro-pouvoir, celles centristes et celles d'opposition devraient s'organiser pour présenter respectivement un seul candidat. Pareille initiative au niveau des entités de même tendance politique devrait concourir à plus de coordination électorale. Elle devrait aussi faciliter et améliorer la qualité des choix des citoyens, avance le KMF/CNOE.
Elle engendrera également une réduction des dépenses électorales. L'impression, l'acheminement et la collecte des bulletins de vote et des plis électoraux constituent en effet le gros des dépenses dans l'organisation des élections. Le coût augmente au fur et à mesure que le nombre de candidats augmente et vice-versa.
Une ouverture
Sans ambages, toujours, l'OSC ajoute, "cette organisation interne des politiciens de même doctrine reste réalisable si vous demeurez d'authentiques politiciens, réellement patriotes soucieux de l'avenir du peuple malgache". Seulement, la réalité est toute autre. Dans la Grande île, ce sont surtout les intérêts qui rassemblent les politiciens sous une même "couleur", ou motivent les alliances politiques.
Le cadre légal électoral, par ailleurs, donne une ouverture aux candidatures pléthoriques. L'idée de restreindre la candidature à la présidentielle et à d'autres suffrages universels à des candidats de partis ou groupes de partis politiques a déjà été débattue lors de la confection des textes électoraux en vigueur actuellement. Elle a toutefois été abandonnée au motif que cette restriction serait contraire aux droits et aux libertés citoyennes.
Quelques critères sont néanmoins posés par la loi organique sur l'élection présidentielle afin de garantir un minimum de légitimité aux prétendants à la magistrature suprême. "Toute candidature à l'élection présidentielle doit être investie par un parti politique légalement constitué ou par une coalition de partis politiques légalement constituée, ou parrainée par une liste de cent cinquante élus membres du Sénat, de l'Assemblée nationale, des conseils communaux, municipaux, régionaux et provinciaux, maires, chefs de région et chefs de province provenant au moins de trois provinces", dispose la loi précitée.
Cette disposition n'a pas empêché qu'une pléthore de candidats se soit positionnée dans les starting-blocks de la présidentielle de 2018. Une situation qui s'explique principalement par la profusion de partis ou coalitions politiques dans le pays. Des entités dont la légitimité politique, pour la grande majorité, est discutable. Mais des entités qui ont pourtant une existence légale, jouissant de la prérogative de présenter des candidats à la présidentielle.