Suivre les recommandations du Fonds monétaire international. Cela devient une obligation. Pour faire face au relent inflationniste, la Banque centrale a décidé de revoir à la hausse ses taux directeurs. « Dans le cadre de la revue trimestrielle de la politique monétaire, le Comité monétaire de Banky Foiben'i Madagasikara (BFM) a décidé, lors de sa réunion de ce jour, de relever les taux des facilités permanentes comme suit : i) le taux des facilités de dépôt à 8,50 % ; ii) et le taux des facilités de prêt marginal à 10,50 %.
En ligne avec les étapes de la réforme relative à la conduite de la politique monétaire et afin d'atteindre l'objectif de stabilité des prix, la BFM utilise exclusivement les taux des facilités permanentes.
Ceux-ci forment le corridor des taux d'intérêt des opérations à court terme sur le marché monétaire et constituent le principal instrument de politique monétaire de la BFM. Cette décision d'augmentation des taux repose sur l'évolution récente des prix et sur les prévisions au cours des prochains mois.
L'ajustement du corridor des taux d'intérêt s'avère indispensable, pour assurer la stabilisation requise afin de relancer l'économie, et retrouver de nouvelles conditions d'équilibre. La BFM continuera de suivre de près l'évolution des variables pouvant influencer les prix par rapport à leur niveau propice à la croissance économique ».
Dans la note conjoncturelle datée du 9 mai, la Banque centrale indique que « au premier trimestre de 2023, l'inflation continue de s'accélérer. En mars 2023, la variation annuelle de l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) a atteint 12,4 %. Les hausses les plus élevées sont pour les produits alimentaires produits alimentaires, 15,5%. Les prix de l'énergie ont également augmenté, avec une hausse de 13,4 %. Dans le même temps, le riz a augmenté de 12,7 %.
Par conséquent, l'inflation sous-jacente, qui exclut le riz et l'énergie du panier de consommation, a atteint 12,3 %. Cependant, depuis le début de l'année, la progression de l'inflation sous-jacente est inférieure à celle de l'ensemble du panier, atteignant 2,7 % contre 3,5 % ». Il reste à savoir si ces outils financiers sauront endiguer la flambée inflationniste qui persiste. D'autant que sur le front de la balance commerciale tout est en faveur des importations.
« Les exportations de biens ont enregistré un recul de 13,4 %, en raison du repli des principaux produits phares tels que la vanille, le girofle, le cobalt et les produits des entreprises franches. La valeur de la vanille exportée a fléchi de 41,1 %, suite à la baisse de 43,3 % de la quantité exportée (955,1 tonnes en 2022 à 542,0 tonnes en 2023) et ce, au prix de vente autour de 250,0 dollars US le kilo.
Les exportations de girofle ont vu la quantité ralentir de 16,3 % et le prix s'améliorer de 3,9 %. Pareillement, les exportations des entreprises franches ont affiché une baisse de volume de 9,3 % nonobstant le rebondissement de son prix de 7,4 %. Par ailleurs, les exportations de cobalt ont connu une contraction à la fois au niveau du volume (-33,8 %), que du prix (-50,1 %).
Toutefois, les exportations de nickel continuent de profiter de l'embellie de la filière au niveau international avec une hausse de 30,9 %, grâce à la progression de 28,2 % du prix et une légère augmentation de 2,1 % du volume exporté » selon la note de la Banque centrale. Tout cela explique les fluctuations monétaires au Marché interbancaire de devises.
« à la fin du premier trimestre de 2023, les réserves officielles de change se chiffrent à 2 170,6 millions de dollars US, représentant 4,3 mois d'importation de biens et services non-facteurs, contre 2 196,9 millions de dollars US à la même date en 2022, soit l'équivalent de 5,2 mois d'importations. Sur le Marché Interbancaire de Devises, la monnaie nationale s'est relativement stabilisée.
L'Ariary s'est apprécié de -0,7 % par rapport à l'Euro en passant de 4 728,6 à fin décembre 2022 à 4 697,5 à fin mars 2023. Par rapport au Dollar US, le taux de change est passé de 4 462,0 ariary à fin décembre 2022 à 4 335,1 ariary à fin mars 2023, soit une appréciation de -2,8 % sur les trois premiers mois de l'année ».