La Société sénégalaise de néphrologie, dialyse et transplantation rénale tient son 4ème congrès, du 11 au 13 mai prochain, dans la petite côte. Près de 400 participants venus des coins de l'Afrique et de l'international sont attendus à cette rencontre qui gardera comme thème : «Les maladies non transmissibles et leur interaction avec les maladies rénales ».
Les maladies rénales causent beaucoup de tort à la population. La majorité des personnes qui en souffrent arrivent à l'hôpital à un stade très avancé où le seul remède de traitement reste la dialyse. Selon le Professeur Abdou Niang, président de la Société sénégalaise de néphrologie, dialyse et transplantation rénal, il est attendu chaque année, au Sénégal, mille à deux mille nouveaux cas d'insuffisance rénale en besoin de dialyse. Un chiffre qui fait froid dans le dos, quand on sait qu'au pays de la «Teranga», les chiffres du ministère de la Santé et de l'Action sociale parlent de 8500 cas dont 1500 seulement sont enrôlés dans les établissements de prise en charge du public où la gratuité de la dialyse est de mise. Le reste est obligé d'aller dans le privé où il faut débourser 65 mille francs CFA par séance, alors que le patient a besoin de deux à trois séances par semaine.
Pour le Professeur Niang qui était l'invité d'infos soir du 09 mai, l'Etat du Sénégal met 4millards par an pour prendre en charge ces derniers. «5% de la population sont sous dialyse. Toutefois, il faut dire que ce nombre est sous-estimé. Il faut mettre le focus sur la sensibilisation afin d'orienter la population au dépistage précoce. Car une fois que l'on découvre la maladie très tôt, la prise en charge devient moins couteux pour le malade», a-t-il fait savoir. Pour le spécialiste des maladies rénales, le diagnostic est à la portée des Sénégalais car ne dépassant pas la barre de 10 mille francs CFA. Il a reconnu aussi que beaucoup d'efforts sont fait par l'Etat.
Cependant, il peine toujours en satisfaire la demande de dialyse de tous les malades dans le besoin. «Aujourd'hui, dans chaque région du Sénégal, nous avons un Centre de dialyse. Il s'y ajoute que dans la formation, l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, de 2008 à nos jours, a formé plus de 170 néphrologues qui lui viennent de tout le continent Africain Et, au Sénégal, nous sommes, à ce jour, 40 néphrologues», a-t-il avancé. Et de préconiser : «il nous faut aller, aujourd'hui, vers d'autres solutions pour combler le gap et la transplantation rénale et la dialyse péritonéale, qui est une technique utilisant le péritoine comme membrane d'échange entre le sang chargé de déchets et un liquide stérile introduit de façon répétitive dans l'abdomen, demeurent des solutions».
Pour ce congrès, qui s'ouvre ce jeudi 11 mai à Mbour, près de 400 participants sont attendus. Ces derniers vont débattre sur les questions de maladies non transmissibles et leur interaction avec les maladies rénales. L'ouverture sera marquée par une session autour de l'éthique médicale.