Afrique: Lutte contre la grippe aviaire - L'USDA intensifie ses actions en Afrique subsaharienne

Le département de l'agriculture des Etats-Unis (USDA) a lancé une série de séminaires en faveur des vétérinaires ainsi que des acteurs de l'agriculture et de l'élevage d'Afrique subsaharienne, afin de mieux gérer l'épidémie de la grippe aviaire.

Le programme de surveillance de la grippe aviaire, dont les premiers ateliers de renforcement de capacités en Afrique ont eu lieu en août 2022 au Rwanda, en présence des vétérinaires venus de douze pays africains dont le Congo, a été présenté au cours d'une réunion tenue à Washington, aux Etats-Unis, en présence des journalistes venus du Congo et du Gabon, par Fidelis N. Hegngi, vétérinaire en chef, spécialiste de la volaille et coordonnateur national du programme LBMS AI aux Etats-Unis.

Axé sur l'éducation et la prévention, ce programme a été mis en place pour aider les éleveurs et les vétérinaires évoluant dans 180 pays à mieux gérer l'épidémie. Forts de son expérience en tant que premier producteur de poulet dans le monde, les Etats-Unis d'Amérique ont plusieurs fois fait face au virus influenza, communément appelé grippe aviaire.

En effet, c'est à partir de 1994 que la grippe aviaire, faiblement pathogène, s'est avérée endémique sur les marchés d'oiseaux vivants du Nord-Est des Etats-Unis d'Amérique. Dès 1999, le ministère de l'Agriculture de ce pays mettait en place un programme afin d'apporter un soutien aux États désireux d'éliminer ce fléau persistant dans leurs fermes.

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En octobre 2004, les services vétérinaires publiaient des normes uniformes pour la prévention et le contrôle du virus afin d'établir une approche plus cohérente des Etats participant au programme.

En 2015, plus de 50 millions d'oiseaux ont été tués ou détruits aux Etats-Unis à cause de la grippe aviaire et c'est après cette catastrophe que l'USDA décidera de renforcer la prévention avec notamment l'appui du Georgia poultry laboratory networing afin de détecter plus rapidement les infections H5 et H7 dans la population de volailles domestiques.

Une détection qui passe par la mise en oeuvre de programmes de surveillance active et passive, en améliorant la biosécurité, l'assainissement, l'éducation et la sensibilisation. Un programme élargi en Afrique notamment, où les fermes sont également très exposées.

Pour Fidelis N. Hegngi, les causes des maladies et des épidémies dans les fermes viennent des marchés d'oiseaux vivants, des élevages dans les zones à haut risque, précisément à proximité de zones humides, des conditions d'élevage ou encore de transport. Autant de sites à haut risque du fait de l'absence de tests et de suivi.

En effet, les volatiles se déplacent sans une biosécurité appropriée et par conséquent il est difficile de déterminer leur source. Au-delà de cet aspect, le nettoyage et la désinfection des marchés, des véhicules de transport, des caisses, des chaussures et des vêtements des éleveurs ne se font pas dans les normes.

À la question de savoir pourquoi ne pas interdire tout simplement les marchés d'oiseaux vivants, compte tenu des risques, Fidelis N. Hegngi considère que si on les interdit, ils deviendront clandestins. Car plusieurs raisons font que certaines personnes préfèrent acheter de la volaille vivante, notamment pour des questions de culture et de religion.

D'autres, par contre, sont convaincues que la volaille vivante a plus de goût que celle congelée. Étant donné que procéder à un changement d'habitude de consommation est un processus qui peut prendre du temps, le plus important est de réglementer ces marchés partout dans le monde pour réduire les risques, estime l'expert.

Quels tests pour réduire la grippe aviaire ?

Les tests sur les oiseaux doivent être effectués au moins une fois par trimestre et les installations inspectées par les vétérinaires. Le personnel doit également être formé à la biosécurité, les registres des espèces aviaires comprenant notamment la date d'entrée conservés pendant au moins douze mois et présentés sur demande à tout responsable de la santé animale. À cela s'ajoute également une fermeture trimestrielle régulière du marché avec dépeuplement, pendant au moins 24 heures.

L'USDA préconise la protection et la prévention comme objectifs pertinents pour les éleveurs de volailles qui souhaitent éviter les foyers de la grippe aviaire et d'autres épidémies ainsi que les pertes qui en découlent dans leurs exploitations.

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