La pénurie de maïs frappe de plein fouet une partie du pays. Dans un pays où la "boule nationale" demeure l'ami fidèle des citoyens, pas besoin de lunettes magiques pour voir et mesurer l'impact qu'une telle situation peut générer. Le Grand Katanga et l'Espace Kasaï font face aujourd'hui à cette triste réalité. Des familles entières éprouvent d'énormes difficultés pour se procurer le maïs comme à l'accoutumé.
Le Gouvernement, lui, voit derrière cette pénurie l'ombre de l'homme de Kashobwe. Celui-ci aurait réussi à obtenir de la Zambie l'interdiction formelle d'exportation de maïs en République démocratique du Congo alors que la même Zambie alimente en permanence les pays comme l'Ethiopie et l'Afrique du Sud. Patrick Muyaya, Ministre de la Communication et médias, l'a dénoncé, trait sur le visage, lors de son briefing animé lundi sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise.
Ce membre de l'exécutif central a parlé, bien plus, de l'interdiction de toute cargaison en provenance de l'Afrique australe d'arriver en RDC. Jusqu'où irait cette situation aux conséquences fâcheuses ? Et pourquoi en est-on arrivé là ? Loin s'en faut, une chose est certaine. Le pays souffre de l'absence d'une politique bien claire sur le plan de l'agriculture. De tous les régimes qui se sont succédé aux affaires, aucun n'a eu, jusque-là, à mettre à profit les potentialités dont dispose la RDC pour nourrir l'ensemble du peuple congolais.
Ceci vaut tout de même pour le secteur de la pêche et élevage. Aucun programme réel, aucune politique efficace, aucune vision à court, moyen et long terme capable de mettre fin à la faim. La revanche tant attendue du sol sur le sous-sol se fait encore attendre. Un si grand pays avec des milliers de kilomètres de terres arables, mais qui peine à briller dans la production agricole. Là où le bat baisse, c'est quand des membres du Gouvernement défilent à chaque crise alimentaire pour chercher à inonder les marchés avec des produits importés des pays censés se ressourcer en RD Congo.
Eternel paradoxe. Le cas de chinchards de la Namibie peut en dire plus. Pourtant, l'autosuffisance alimentaire devrait être l'aînée des priorités des dirigeants, ventre affamé n'ayant pas d'oreille. Maslow, dans sa pyramide des besoins, le souligne en première position. Le changement de narratif ne doit pas donner l'impression de demeurer un slogan. Encore que le marquoir du Gouvernement indique seize milliards de dollars comme budget. Vivement un véritable changement.