Afrique: Les États-Unis accusent l'Afrique du Sud d'avoir livré des armes à la Russie

Le président russe Vladimir Poutine, à gauche, et le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors de la première session plénière du Sommet Russie-Afrique 2019 au Sirius Park of Science and Art à Sotchi, Russie, le 24 octobre 2019.

C'est une petite bombe que les États-Unis ont lâchée sur l'Afrique du Sud : l'ambassadeur américain a accusé, lors d'une conférence de presse jeudi 11 mai, Pretoria d'avoir livré des armes à la Russie. Alors que l'Afrique du Sud ne cesse de défendre son non-alignement dans le conflit ukrainien et dit souhaiter une résolution pacifique. Pourtant, un bateau russe avait jeté l'ancre dans une base navale de l'armée sud-africaine en décembre et le gouvernement avait eu du mal à justifier sa présence.

À ceux qui ne voudraient pas le croire, l'ambassadeur a dit : « Je parierais ma vie sur l'exactitude de cette affirmation » : selon Reuben Brigety, « des armes et des munitions ont été chargées » à bord d'un cargo russe, amarré près du Cap début décembre, « avant qu'il ne reparte vers la Russie » ... qui est en plein conflit avec l'Ukraine. Pretoria aurait chargé des armes sur le Lady R, un bateau russe sanctionné par le Trésor américain, car soupçonné de faire dans l'import-export de matériel militaire.

Pourtant, Guy Martin, un journaliste sud-africain spécialisé dans les questions de défense que RFI a interrogé, ne croit pas à la thèse américaine. Selon lui, l'armée sud-africaine n'aurait rien à offrir aux Russes en termes de matériel.

De son côté, la présidence a annoncé dans un communiqué qu'une « enquête indépendante » va être ouverte pour savoir si des armes ont effectivement été livrées. Un « juge à la retraite » sera même nommé pour faire la lumière sur cette histoire.

Dans ce communiqué, la présidence sud-africaine ne dément pas les révélations de l'ambassadeur, même elle dit que l'ambassadeur « n'apporte aucune preuve » : c'est donc parole contre parole et une curieuse légèreté au regard de la gravité des accusations.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.