Contrairement à ceux qui avancent que la démocratie sénégalaise à fait un bond en arrière, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, trouve que la situation actuelle est reluisante et force le respect. Au sortir de l'audition du Sénégal hier, jeudi 11 mai 2023, en visioconférence, par la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, il a estimé que les preuves qui attestent de la bonne marche de la démocratie sénégalaise ont été produites ; ce qui a ravi la présidence de ladite commission.
Alors que la société civile et les acteurs politiques dressent un sombre tableau de la démocratie et de la situation du respect des droits humains et des libertés, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, trouve qu'en l'Etat actuel, le Sénégal a de quoi se réjouir. Cette réjouissance est, dit-il, « motivée par un respect des règles démocratiques qui a valu au Sénégal des félicitations de la présidence de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples». Mieux, poursuit-il, «L'Etat de la démocratie au Sénégal ne pose pas de problème fondamental».
Selon le Garde des Sceaux, à travers la Direction des droits humains de son ministère, le Sénégal a montré à la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, «qu'il est un pays démocratique qui respecte les standards y afférents». D'ailleurs, pour Ismaïla Madior Fall, le Sénégal peut se targuer d'être un Etat démocratique car, «il ya un pluralisme politique qui ne souffre d'aucun problème». Ce qui justifie la place importante qu'occupe la démocratie dans le pays, c'est aussi, à son avis, «les libertés fondamentales qui sont consacrées par la Constitution, comme la liberté d'association, de manifestations, de réunions».
Avec des élections organisées en continue, la démocratie sénégalaise ne saurait être remise en question, trouve le Garde des Sceaux qui se félicite ainsi, qu'il n'y ait jamais eu rupture démocratique par des coups d'Etat. «Le Sénégal est caractérisé par sa stabilité politique, en témoignent les deux alternances». La séparation des pouvoirs est garantie, avec comme incidence, «une indépendance de la justice», note-t-il.
A la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, «le Sénégal a aussi montré qu'il fait des efforts pour respecter les droits plus spécifiques notamment ceux des handicapés (personnes), pour enrayer toutes les discriminations à l'endroit des femmes», dit-il. La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples est issue de la Charte africaine des droits des droits de l'homme, adoptée en 1981 à Banjul. Selon le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, l'acte fondamental des droits de l'homme en Afrique est cette Charte. Les Etats qui y adhèrent doivent produire des rapports périodiques. Le Sénégal s'apprêtait à cet exercice hier, jeudi 11 mai 2023, en présentant ses 12ème, 13ème, 14ème et 15ème rapports.