La Banque internationale pour le commerce et l'industrie du Sénégal (Bicis) qui a récemment rejoint le groupe Sunu du défunt Pathé Dione, s'inscrit dans une dynamique de mutation. « Fireeku », mot wolof qui signifie mutation, a été d'ailleurs choisi pour être le thème de la première édition de l'exposition dénommée « Bicis aime les arts » qui va s'étendre sur deux mois (11 mai -11 juillet 2023) au siège de la Banque à Dakar.
Une nouvelle identité, une mutation. Ce dernier mot qui veut dire « Fireeku » en langue wolof va être sûrement le plus célèbre pendant deux mois pour les personnes qui franchiront l'entrée du siège de la Bicis Dakar pour découvrir les contenus et les messages véhiculés par les différents tableaux d'art dans le cadre de l'exposition « Bicis aime les arts ».
« La Bicis qui a écrit de belles pages de l'histoire de l'économie sénégalaise depuis 1962, est à l'orée d'un nouveau chapitre à écrire avec son intégration dans le groupe Sunu », a déclaré le directeur général de la banque. Pour Samir Mezine, c'est une nouvelle étape stratégique qui traduit les ambitions de la banque à poursuivre son développement en s'appuyant sur l'innovation pour faire face aux défis d'une société en mutation.
Il a confié que la Bicis est prête à entamer la transformation nécessaire que lui impose l'évolution constante de son environnement. A l'en croire, la longue histoire de la banque avec l'art s'est conjuguée, entre autres, avec le festival de Jazz de Saint-Louis depuis plus de 20 ans, mais aussi avec son accompagnement lors des éditions du festival de l'Art africain contemporain.
Aujourd'hui, dit-il, notre nouvelle banque veut aller encore plus loin en inscrivant un nouveau rendez-vous culturel qui vient sublimer les artistes de renom mais aussi promouvoir ceux en devenir.
M. Mezine n'a pas manqué de profiter de cette tribune qui a vu la participation d'une pléthore de personnes de toutes sphères, notamment le ministre en charge de la culture et de la communication, l'ancien premier ministre et actuel Président du conseil d'administration de la Bicis Mouhamadou Boune Abdallah Dione, pour rendre hommage à feu Pathé Dione qui, selon lui était un visionnaire de haute facture.
Le directeur artistique a noté que « Fireeku est le thème de l'exposition que la Bicis consacre à une nouvelle page de ses liens historiques avec le monde de l'art au Sénégal ».
El Hadji Malick Ndiaye, en l'occurrence qui n'a pas manqué de souligner le caractère polysémique du terme wolof « Fireeku », a soutenu que, logée dans leur ADN, la mutation est le foyer d'une perpétuelle construction du sens dont le terme est décliné dans plusieurs registres par les artistes conviés à cette première édition de « Bicis aime les arts ».
Les différents artistes ont exprimé, chacun à sa manière, le sens de ce terme mutation qui était sur toutes les lèvres hier. Pour El Hadji Malick Ndiaye, l'univers de Ibrahima Cissé alias Deb's met en scène des êtres qui se démêlent dans une volonté pugnace d'exister. Cette perplexité trouve, selon lui, un écho particulier dans le bestiaire de Aliou Diack qui explore les valeurs métamorphiques de la nature.
Chez Caroline Guèye, la mutation a lieu dans un angle mort qui défit, d'après M. Ndiaye, notre compréhension du réel, puisqu'elle est dans l'insaisissable spectre du quantique. Avec des tableaux jouant avec notre rétine, dit-il, le malien Abdoulaye Konaté, par ailleurs parrain de l'exposition, a achevé l'alchimie du textile qui s'inspire du cosmos tout entier, galaxies et firmaments, astres et aurores boréales.
Le monde de Félicité Codjo ouvre, selon El Hadji Malick Ndiaye, une galaxie sur le moi et les humeurs, l'état d'âme et la hantise. Il charrie des instants de fragilité où la force de l'humain se révèle subitement à celui-ci. Quant à Arébénor Bassène, il fouille sous la couche poussiéreuse des siècles pour révéler le visage de l'odyssée africaine dont le narratif a tristement été perverti.
Le ministre en charge de la culture a manifesté sa joie du fait qu'un établissement financier de l'envergure de la Bicis soit attaché à l'art au point de lui consacrer, dans son agenda, un espace aussi grand et prestigieux que Bicis Prestige. Aliou Sow a félicité et remercié la Bicis qui selon lui, « prend une part active » dans la politique culturelle de l'Etat du Sénégal.