Sénégal: Gestion budgétaire, transparence et résilience climatique - 1150 milliards de FCfa du FMI au Sénégal pour 3 ans

Le Fmi a annoncé, hier, une enveloppe de 1150 milliards de FCfa en faveur du Sénégal. Ce financement qui entre dans le cadre d'un nouveau programme triennal sera dédié à la consolidation budgétaire, au renforcement des prérogatives de l'Ofnac et à la résilience socioéconomique et climatique. En conférence de presse, hier, à Dakar, le Chef de mission du Fmi pour le Sénégal et le Ministre des Finances sont revenus sur les grands axes de ce programme.

Le Sénégal va démarrer, à partir de juin prochain, un nouveau programme triennal (2023-2026) avec le Fonds monétaire international (Fmi). Il porte sur un montant global de 1150 milliards de FCfa. L'annonce a été faite, hier, à Dakar, par le Chef de mission du Fmi à Dakar, Gemayel Edwards, lors d'une conférence de presse co-animée avec le Ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Bâ. Ce nouveau projet entre dans le cadre de la Facilité élargie de crédit et de la Facilité pour la résilience et la durabilité.

L'accompagnement repose sur quatre volets. Le premier concerne la consolidation et le renforcement fiscal et budgétaire. Sur ce point, il s'agira, selon M. Edwards, d'accompagner le pays dans sa stratégie de gestion et de repli du taux d'endettement. « Les chocs, tels que la Covid-19, la crise russo-ukrainienne et l'inflation, n'ont pas épargné le Sénégal. Même si l'économie est restée résiliente, le taux d'endettement est de 67 %. La dette est soutenable certes, mais il est important d'accompagner la stratégie du pays pour faire baisser le taux », a-t-il souligné.

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Pour le Ministre des Finances et du Budget, il n'y a pas de raison de s'inquiéter. Selon Mamadou Moustapha Bâ, la dette de l'Administration publique va connaître une tendance baissière grâce à la Stratégie de gestion de la dette à moyen terme et les politiques connexes. « Le taux d'endettement global est de 75 %. Celui de l'Administration publique, estimé à 67 %, devrait passer à 65 % en 2024. Cette ambition repose sur la mobilisation des recettes et le passage du taux de pression fiscale de 18 % à 20 % en 2025 », a indiqué l'argentier de l'État.

Renforcer l'Ofnac

La deuxième composante du programme concerne l'amélioration de la gouvernance à travers le dispositif de lutte contre la corruption, le blanchiment de capitaux et la lutte contre le terrorisme. À ce niveau, l'accompagnement consiste à « renforcer les prérogatives de l'Ofnac », à promouvoir et à favoriser la déclaration de patrimoine et l'élargissement de son champ. Sans oublier la promotion d'un nouveau Code de déontologie dans la gestion publique. Le troisième volet concerne le renforcement de la résilience socioéconomique. Les politiques à ce niveau devront permettre d'atteindre un million de ménages dans le Registre national unique (Rnu). L'ambition est de faciliter l'accompagnement des couches vulnérables dans le contexte de crise.

Le quatrième et dernier volet du programme triennal concerne la résilience climatique, en vue de favoriser la protection et la préservation de l'environnement. Se félicitant de la réussite de la mission de deux semaines au Sénégal, Gemayel Edwards a manifesté la volonté du Fmi à accompagner notre pays surtout dans la mise en oeuvre du Pap3. « Nous voulons rester aux côtés du Sénégal pour les besoins en financement, l'assistance technique, à travers plusieurs piliers importants du Pap3 qui est en train d'être mis en place dans un contexte international assez compliqué marqué par l'inflation, le resserrement du marché international. Malgré tout, le pays a fait preuve de résilience », a-t-il ajouté. « Pendant deux jours, nous avons travaillé sur les contours du programme qui a été bouclé avec succès, avec un accord de coopération sur trois ans. Ceci témoigne d'un excellent partenariat », a, de son côté, ajouté le Ministre des Finances et du Budget.

Les subventions stabilisées à 450 milliards de FCfa en 2023

La question des subventions pour accompagner les ménages dans un contexte de crise a été abordée au cours de la conférence de presse. Pour le Chef de mission du Fmi, les 1000 milliards de FCfa décaissés pour l'année 2022 constituent un montant considérable. Abordant cette question, le Ministre des Finances et du Budget a souligné que le montant des subventions a pu être stabilisé à 450 milliards de FCfa pour cette année. Malgré tout, a-t-il estimé, cette politique a permis d'assurer la stabilité des prix dans plusieurs secteurs. « Les subventions à l'énergie ont atteint 1000 milliards de FCfa en 2022. Cette année, elles se poursuivent même si le montant a baissé.

Aujourd'hui, pour chaque litre de gasoil consommé, le Gouvernement subventionne à hauteur de 65 FCfa, malgré l'augmentation en janvier. Sur le gaz butane de 6 kg, la subvention de l'État est de 1123 FCfa, soit 28 %. Pour l'électricité, des ajustements tarifaires ont été faits en préservant les ménages vulnérables », a rappelé Mamadou Moustapha Bâ. Même si les subventions baissent, les politiques sociales, telles que l'attribution de Bourses familiales, peuvent, selon lui, être renforcées.

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