Congo-Kinshasa: Beni - La MONUSCO forme de jeunes ambassadeurs à la lutte contre la désinformation

communiqué de presse

Jeudi 11 mai 2023 marquait la troisième étape de la série d'ateliers que la MONUSCO, à travers sa section des Affaires politiques de Beni au Nord-Kivu, organise sur la désinformation et ses dangers, en collaboration avec les Parlements des jeunes des villes de Beni et Butembo. Ces ateliers ont été mis sur pied dans l'objectif de la campagne intitulée « Stop aux manipulations ».

Le Grand Nord-Kivu : une région qui a souvent été le théâtre de manifestations violentes, parfois meurtrières. Ce que regrette le porte-parole des opérations Sokola1 des FARDC invité à parler des dangers de la désinformation dans la lutte contre les groupes armés : « L'armée est parmi les premières victimes de la désinformation sur les réseaux sociaux. Vous savez que nous sommes dans une zone où tout se passe d'abord au sein des réseaux sociaux, avant de prendre corps. Nous avons perdu des dizaines de soldats tués par la population à cause de la désinformation. La MONUSCO aussi a perdu ses casques bleus à Butembo, tout simplement parce qu'un seul individu s'est levé et a écrit que la MONUSCO doit partir, la MONUSCO ne fait rien, les FARDC sont là pour tuer la population... Cela a enflammé la population. Nous déplorons ces morts, morts inutilement », regrette le capitaine Anthony Mwalushayi.

Souvent, les gens ne se rendent pas compte des conséquences de ce qu'ils publient, diffusent ou montrent à voir. Tout va si vite, et à grande échelle, que les utilisateurs de réseaux sociaux n'ont pas toujours assez de recul par rapport à cette nouvelle forme de communication. Pourtant, les dangers sont réels et les 85 participants à cet atelier (dont 11 femmes) ont été invités à se joindre à la croisade contre les « fake news », ces fausses informations et rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux, notamment WhatsApp.

Attention aux réseaux sociaux

« Les réseaux sociaux sont un réel danger, non seulement pour l'armée, mais aussi pour les citoyens, pour toute la nation », affirme le capitaine Anthony Mwalushayi, lequel ajoute : « La communication est une arme qui, mal utilisée, peut faire très mal. Toute mauvaise communication ne profitera qu'à l'ennemi ». D'où son appel aux jeunes, aux administrateurs de groupes WhatsApp, aux médias, aux utilisateurs de réseaux sociaux à plus de discernement et de responsabilité : « Avant de transférer une information, les jeunes de Beni doivent en vérifier la source, l'authenticité. Ils doivent apprendre à comprendre que certains travaillent pour l'ennemi, d'autres pour la paix. On n'est pas obligé de tout transférer, parce que les réseaux sociaux, aujourd'hui, c'est devenu une poubelle où on trouve tout. Que les gens sachent faire la différence entre le vrai et le faux ».

Méfaits de la désinformation

Ceints de leurs écharpes de jeunes « parlementaires », les participants ont tous reconnu la nécessité de « faire quelque chose » contre la désinformation qui n'épargne personne. Sifa Mandefu, secrétaire du Parlement des jeunes de la commune de Bungulu, a participé à cette formation. Elle prend un engagement : « Désormais, je ne vais plus rien publier, ni partager sans m'interroger sur la source de l'information que je reçois. Si j'ai des doutes, je ne vais pas la partager avec mes amis. Il y a beaucoup de rumeurs qu'on trouvait même dans la rue et qu'on partageait, on ne savait pas que c'était de la désinformation ».

Albertine Kahindo Mathumo, vice-présidente du Parlement des jeunes de la commune de Beu/Beni, exprime des regrets par rapport à son comportement passé. Elle s'engage aussi dès aujourd'hui à sensibiliser sa communauté aux dangers et conséquences de la désinformation : « Mon comportement va changer dès aujourd'hui. J'ai été particulièrement intéressée par les différentes thématiques abordées dans cet atelier. Avant, on partageait tout ce qu'on recevait, sans vérification. Nous, jeunes, avons détruit le tissu social sans le savoir. Nous avons occasionné des pertes en vie humaine à cause de fausses informations distillées. Après cet atelier, je vais me lancer dans la communauté pour expliquer aux autres comment vérifier une bonne information. Même si elle concerne la MONUSCO, je vais m'y rendre pour la vérifier à la source, plutôt que de me contenter de ce qui se dit sur les réseaux sociaux ».

Il reste maintenant à joindre la parole aux actes afin que ces jeunes, ainsi sensibilisés, deviennent des ambassadeurs de la lutte contre la désinformation à travers les réseaux sociaux dans leurs communautés.

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