Congo-Kinshasa: Nord-Kivu - Des étudiants sensibilisés au mandat de la MONUSCO

communiqué de presse

Au Nord-Kivu, une soixantaine de personnes dont une vingtaine de femmes issues de divers comités d'étudiants des institutions universitaires de la province ont été sensibilisées mercredi 10 mai 2023 par la MONUSCO à travers sa section des Affaires politiques à la signification et l'exécution de son mandat. Les réalisations de la MONUSCO (de janvier 2021 à avril 2023) et ses perspectives dans le Petit-Nord (ville de Goma, territoire de Masisi, Rutshuru et Walikale) ont également été abordées. Quelque 80 comités estudiantins sont ainsi affiliés à REC (Représentation étudiante du Congo) section du Nord-Kivu.

Au cours de cette conférence-débat tenue à Goma, les officiers de la section des Affaires politiques de la Mission ont tout d'abord présenté succinctement le mandat actuel de la MONUSCO à travers sa résolution 2666 du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que ses taches par ordre de priorité.

Julius Fondong, en charge de la section des Affaires politiques à la MONUSCO/Goma, et ses deux collègues ont ensuite interagi avec les étudiants sur le rôle de la MONUSCO, ses limites, ses responsabilités ainsi que son accompagnement au gouvernement, en répondant ouvertement à toutes les questions qui leur ont été posées sur quelque sujet que ce soit.

Au sortir de la séance, l'un des étudiants a reconnu avoir été « édifié sur la raison de la présence de la MONUSCO et sur ses diverses réalisations ». Il a affirmé qu'il irait expliquer à ses pairs que « cela ne sert à rien d'accuser la MONUSCO de tous les maux. Nous devons nous aussi, ainsi que notre gouvernement, prendre conscience que nous avons notre part de responsabilités et que nous devons agir et pas seulement tout attendre des autres ». Et de poursuivre : « Je comprends à présent que la MONUSCO aide grandement notre population ainsi que notre armée. Nous devons nous aussi prendre nos responsabilités car la MONUSCO est ici pour nous aider, pas pour tout faire à notre place ».

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L'objectif, selon les organisateurs, était de fixer la jeunesse estudiantine de Goma sur les points saillants du mandat de la MONUSCO.

Wilfried Akilimali Linjanja, membre du REC Nord-Kivu, a déclaré : « En fait, ce qu'on peut retenir c'est qu'il y a beaucoup de rumeurs au sein de nos communautés par rapport au rôle et au mandat de la MONUSCO. Avec des séances comme ça, on se rend compte qu'il y a de nombreuses réalisations tangibles à mettre au compte de la MONUSCO. La MONUSCO continue à encourager les initiatives des jeunes dans plusieurs communautés. Elle aide aussi du point de vue des infrastructures un certain nombre d'administrations publiques. A notre niveau, ce que nous pouvons faire c'est d'encourager les pairs jeunes de ne pas céder à la manipulation, de ne pas céder à la désinformation et de toujours chercher la vraie information puisque c'est cela qui fait mal à notre communauté. On a des politiciens qui nous manipulent çà et là. Nous voulons que la jeunesse reste une courroie neutre qui doit avoir des analyses objectives pour proposer des solutions durables à la communauté ».

Julius Fondong a également expliqué concrètement comment fonctionnent les projets à impact rapide de la MONUSCO : construction de ponts, écoles, maisons de quartier, salles d'accouchement, tribunaux de paix pour ne citer que quelques exemples. « Nous, MONUSCO, avons la technicité en ce qui concerne ce type de constructions ou réhabilitations. Ces projets ne dépassent pas 50.000 dollars américains et sont réalisés en trois mois la plupart du temps. Nous répondons en fait à un besoin réel dans un endroit précis à un moment donné. Pour autant, nous ne sommes pas une agence de développement ».

Et de poursuivre : « Avec les projets CVR par exemple qui montent jusqu'à 100.000 USD chacun, nous aidons à la réintégration des ex-combattants dans leurs communautés en RDC. Pour les combattants étrangers, nous les rapatrions dans leurs pays respectifs. Nous formons également les personnes démobilisées à diverses activités génératrices de revenus. La liste est longue, je ne peux être exhaustif ».

L'accord de Sun City (Afrique du Sud) signé en avril 2002 et l'accord de cessez-le-feu de Lusaka (Zambie) signé en juillet 1999 ainsi que les enjeux qu'ils représentaient à l'époque pour la RDC ont également été rappelés aux jeunes présents dans la salle ce 10 mai, lesquels jeunes étaient encore de tout petits enfants à cette époque. Le responsable des Affaires politiques a notamment souligné que « la couverture étatique atteint à peine 40% en province du Nord-Kivu. Nous faisons de notre mieux pour aider à rétablir la gouvernance locale, à savoir les prestations de services de base telles la santé ou l'éducation. Beaucoup trop d'enfants n'ont encore pas la possibilité d'aller à l'école à cause soit de la guerre, soit du manque criant d'infrastructures ».

Ces points d'Histoire furent abordés au cours de cet échange afin de conscientiser cet échantillon de la jeunesse sur son avenir et celui de son pays, la RDC, qui reposent sur elle.

Julius Fondong a ainsi terminé son propos en lançant un appel aux jeunes Congolais à « cesser la haine, la violence et la rage » qui animent leurs aînés. « Vous êtes des jeunes du monde entier et non pas seulement de la RDC ou de l'Afrique. Vous devez évoluer avec votre époque en changeant votre façon de penser, en déstabilisant votre esprit, en vous posant plus de questions sur les réalités qui vous entourent. La haine ne doit pas faire partie de votre quotidien. Vous êtes l'avenir du monde. Je vous appelle à plus de responsabilités ».

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