Malgré les promesses électorales de Giorgia Meloni, la Méditerranée centrale voit, en 2023, une augmentation considérable des migrations irrégulières, avec les chiffres les plus élevés depuis le début des statistiques en 2009. C'est le constat dressé par le directeur de l'agence Frontex, l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Dans un entretien accordé à plusieurs médias vendredi 12 mai, Hans Leijtens tire la sonnette d'alarme : les passeurs ont changé de modus operandi.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Selon Hans Leijtens, les passeurs des côtes libyennes et tunisiennes ont un nouveau modèle commercial beaucoup plus agressif. Le directeur de l'agence Frontex souligne une baisse générale des prix demandés aux migrants pour traverser la Méditerranée. Cette baisse est liée à la concurrence entre réseaux de passeurs.
Dans au moins un cas rapporté par Frontex, une embarcation avec des migrants à bord a été coulée par un réseau de passeurs concurrent. Le premier trimestre de 2023 est le plus meurtrier depuis 2017 avec 441 morts, selon les chiffres des Nations unies.
La Méditerranée centrale représente 40 000 entrées irrégulières depuis le début de l'année 2023, dont plus de la moitié du total pour l'Union européenne. Cette augmentation est particulièrement sensible au départ des côtes tunisiennes : 1 100% de plus que l'an dernier à la même époque. Elle s'explique en partie aussi parce que la baisse des tarifs pousse les passeurs à multiplier les départs.
D'après Hans Leijtens, les passeurs construisent désormais un nouveau type d'embarcations : des esquifs en métal construits en moins d'une journée sur les plages pour moins de 1 000 euros l'unité.
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