Arrêtés et accusés d'être des malfaiteurs par trois soi-disant policiers, deux hommes ont été soustraits in extremis à une vindicte populaire à Ambohimanambola.
Rocambo-lesques. Une arrestation illégale suivie de vol et tentative d'extorsion de fonds par trois soi-disant policiers ont dégénéré, hier, à Ambohimanambola. Deux hommes, menottés l'un à l'autre, ont été remarqués par le fokonolona, vers 7h du matin en train de fuir. Excédés par l'insécurité qui se déchaîne ces derniers temps chez eux, les riverains les ont capturés et tabassés. Un habitant de bonne volonté a récupéré en 4x4 les gendarmes dans leur poste pour qu'ils interviennent vite. Ils ont pu étouffer de justesse le lynchage et ont épargné les deux concernés.
« Ils ont été identifiés. Nous nous sommes rendus compte qu'ils ne sont pas des malfaiteurs », raconte un gendarme. Les présumés innocents, Jean Rolland Randriamanantenasoa et Eric Randrianasolo, viennent de Betafo Vakinankaratra. Selon leur récit, ils sont à Antananarivo pour acheter des pièces pour camion à Anosizato. Ils ont débarqué au stationnement de taxi-brousse au Fasan'ny Karàna, vers 6h du matin. D'après eux, le magasin de pièces pouvait toujours être fermé à cette heure-là. Du coup, ils ont décidé de s'y rendre à pied. Non loin de la gare routière, deux individus costauds se présentant comme des policiers les ont interceptés.
Menottés
Ils ont demandé ce qu'ils portaient. Ils leur disaient qu'ils sont bien les personnes recherchées. Ils les ont menottés et embarqués en voiture sans qu'ils ne sachent où ils allaient être emmenés. Ils se dirigeaient vers By-pass. Le chauffeur aurait ralenti en arrivant à Ambohimanambola. Jean et Eric en auraient profité pour se libérer. Selon eux, ils pensaient que ces gens-là ne seraient pas des forces de l'ordre car ils n'ont pas révélé l'endroit où ils les ont transportés, et encore moins, ils ne les ont pas enquêtés, ils ont tout de suite confisqué leurs cartes d'identité nationale, tout leur argent, des pièces d'automobile sur eux et leurs portables.
Les trois prétendus agents les ont cherchés à la gendarmerie. Un d'eux s'est enfui avec une Golf grise quand les gendarmes voulaient les interroger. Les deux autres, dont un dispose d'une carte professionnelle mentionnant son grade de brigadier de police, ont été retenus. La brigade criminelle de la police nationale s'est saisie de l'enquête.