Madagascar: Le 13 mai n'est plus ce qu'il était

C'est un 13 mai particulièrement terne que nous allons vivre aujourd'hui. Cette date, qui est emblématique, n'éveille aucune réminiscence chez les générations actuelles.

Le 13 mai a marqué le début de changements importants dans de nombreux pays et a donné l'impression d'une entrée dans une nouvelle ère. Madagascar a connu son 13 mai 1972, la France a connu sa révolution en mai 1968. Ceux qui les ont vécus gardent un souvenir ému de l'événement, mais dans cette troisième décade du XXIe siècle, ils savent que ce qu'ils vivent aujourd'hui n'a rien de comparable avec ce passé maintenant révolu.

Mai 1972 à Madagascar, mai 1968 en France. Les citoyens étaient dans la rue et voulaient renverser l'ordre établi. A Tananarive, ils se dressaient contre le régime du président Philibert Tsiranana et voulaient s'émanciper de la tutelle de la France. A Paris et dans toutes les villes françaises, les étudiants désiraient secouer l'emprise pesante de l'État UDR du général De Gaulle. Ceux qui ont incendié l'Hôtel de ville de Tana étaient dans la fièvre d'une action qu'ils ne maîtrisaient pas totalement. Les manifestants qui ont dressé des barricades à Paris ne savaient pas dans quelle direction les mènerait cet enthousiasme révolutionnaire qui les tenait. Plus d'un demi-siècle est passé, les mentalités ont changé.

Aujourd'hui, il n'est plus question de renverser des régimes. Le contexte a changé. Les contraintes qui pèsent sur la population font qu'à Madagascar, elle ne peut qu'exprimer ses frustrations ou son mécontentement. Elle peut le faire sur les réseaux sociaux, mais cela n'a pas la portée des descentes dans la rue. En France, les manifestations sont autorisées, mais seuls les plus motivés y ont recours. Les posts sur twitter, messenger ou télégram ont pris le relais et permettent de guider l'opinion dans ses choix. L'époque a changé, la révolution se fait maintenant sur Internet. Le 13 mai n'est plus ce qu'il était.

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