Cameroun: Epidémie mortelle de choléra à la prison centrale de Kondengui Yaoundé

La prison centrale de Kondengui Yaoundé accueille près de 5000 détenus. C'est un grand village sur un deux à trois stades de football.

La promiscuité y est extrême. Le médecin de l'infirmerie est un humaniste dévoué et a su, malgré le manque criard de moyens et surtout de médicaments, mobiliser ses collaborateurs pour les mettre au service du détenu malade. Monsieur le Régisseur accompagne l'équipe médicale de toute sa volonté malgré ses moyens extrêmement limités au regard de l'importance de la population carcérale. Au milieu de ce décor, la prison centrale de Kondengui Yaoundé vit une grave pénurie d'eau depuis près de dix jours déjà, et cette pénurie est très fréquente.

La surpopulation carcérale, la grande promiscuité, le manque de moyens pour appuyer le dévouement du médecin de la prison et de son personnel, les longues et trop fréquentes coupures d'eau ont débouché, une fois de plus, sur une mortelle épidémie de choléra au sein du pénitencier. Avec en pris déjà des décès et des patients dans un état critique. Il y a une extrême urgence pour l'État à agir pour d'abord arrêter l'épidémie mortelle mais au-delà, pour se pencher enfin sur l'épineuse question de la surpopulation carcérale dont l'une des conséquences majeure est la promiscuité et le manque d'hygiène. Parallèlement à ces deux points, comment peut-on comprendre que le système judiciaire aboutisse à entasser les détenus les uns sur les autres dans des conditions insalubres et inhumaines sans que cela n'interpelle le Gouvernement et l'opinion nationale ?

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Monsieur le ministre d'État en charge de la justice, le secrétaire d'État à l'administration pénitentiaire, le ministre de la santé, le premier président de la cour d'appel, l'avocat général de la cour suprême, des parlementaires - qui généralement limitent leurs visites à Kondengui aux bureaux à la cour d'honneur - les membres du Barreau, les organisations de la société civile en charge de la défense des droits de l'homme, les médias doivent saisir cette occasion d'une énième épidémie mortelle de choléra dans les prisons, et notamment dans la prison centrale de Kondengui Yaoundé, pour venir visiter le " quartier" KOSOVO.

Après une visite guidée de jour et de nuit, au fameux « quartier » KOSOVO ils seront à jamais bouleversés de constater que le système judiciaire de notre pays animalise des humains. La prison de New Bell à Douala et d'autres grandes prisons du pays doivent elles aussi être visitée, en vrai, par le ministre d'État et sa suite. C'est impératif. La situation dans les prisons est simplement inhumaine, notamment pour les couches les plus faibles. De même, il y a de nombreux malades mentaux abandonnés à eux-mêmes dans les prisons ainsi que de nombreux jeunes détenus pour des motifs tels le défaut de CNI ou à cause de la mauvaise gestion des greffes des tribunaux. Bref, la prison Camerounaise appelle au secours les dirigeants du pays.

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