Le tout premier forum des femmes autochtones des communautés locales d'Afrique centrale et du bassin du Congo s'est tenu, vendredi 12 mai, à Brazzaville, au Congo. Ces femmes se sont retrouvées autour de la préservation de l'environnement.
Cette rencontre réunissait, depuis lundi 8 mai, quelque 150 femmes d'une dizaine de pays africains et d'autres continents, ainsi que des bailleurs de fonds. Ce forum avait pour objectif de tenter d'attirer l'attention et de promouvoir le rôle essentiel joué par ces femmes dans la préservation de leurs milieux naturels, qu'elles soient peules, nomades du désert ou encore femmes pygmées de la forêt équatoriale.
Les organisateurs de ce forum sont partis d'un constat, à savoir que, quel que soit le milieu dont elles sont issues, ces femmes autochtones jouent un rôle primordial dans sa protection.
« Leur vie dépend de la forêt, de la savane, de cette brousse dans laquelle elles vivent. C'est pour cela qu'elles ont des systèmes spécifiques de protection qui se transfèrent de mère en fille pour s'adapter. Les peuples autochtones sont les meilleurs gardiens de la planète », souligne Aïssatou Oumarou, vice-présidente du Répaleac, un réseau de peuples autochtones d'Afrique centrale engagés dans la préservation de la nature.
Le problème est que ces femmes autochtones, totalement marginalisées jusqu'ici, passaient inaperçues. Le Répaleac a donc organisé, avec l'aide du gouvernement congolais et des bailleurs de fonds, ce forum dont l'objectif était de promouvoir le travail de ces femmes.
Ces femmes autochtones se heurtent aussi à un autre problème quasi insurmontable, comme le souligne la vice-présidente de Répaleac : « Les femmes sont à 99% des personnes qui ne sont pas allées à l'école. Les rares projets auxquels les femmes arrivent à répondre, ce sont des projets avec toute une série d'intermédiaires et donc il n'y a pas un accès direct au financement. C'est vraiment la catastrophe. »
Elles ont ainsi préparé une feuille de route qui vise à développer leurs activités de protection de l'environnement sur trois ans, avec des promesses de financement. Cependant, « tant que l'on n'a pas vu l'argent sur la table, on ne peut pas savoir », a conclu Aïssatou Oumarou.