La troisième édition du festival LGBT, Awawalé, a eu lieu ce week-end du 13 mai à Abidjan. La Côte d'Ivoire fait partie des pays du continent où l'homosexualité n'est pas pénalisée, mais elle est toujours stigmatisée au sein de la population. L'ONG Gromo, qui organise ce festival, veut alerter sur la vulnérabilité socio-économique des personnes LGBT.
Un concert, des courts-métrages, des stands de vêtements et de bijoux... le festival Awawalé ce n'est pas qu'une fête, c'est aussi une programmation diversifiée sur deux jours.
L'objectif, explique le directeur exécutif de l'ONG Gromo, Brice Donald Dibahi, est de promouvoir le savoir-faire des personnes LGBT et le vivre-ensemble : « Le premier jour, on a la conférence de visibilité LGBTQ. Après la conférence, on a l'exposition des métiers où on fait la promotion du savoir-faire de notre communauté. L'exposition sert à valoriser les talents des membres de notre communauté et valoriser les jeunes entrepreneurs qu'il y a dans notre communauté pour montrer aussi notre savoir-faire. On apporte un plus au développement de notre pays. On apporte une plus-value à l'émergence de ce pays. »
Contrairement aux autres ONG de défense des droits LGBT en Côte d'Ivoire qui se concentrent surtout sur le volet sanitaire, Gromo défend d'abord l'autonomisation financière des personnes LGBT.
« On ne peut pas être gay et pauvre, ça ne va pas ensemble. On sait que le pouvoir économique est un enjeu très important dans l'émancipation, on le voit. Donc si on travaille, qu'on a un bon poste, qu'on est capable d'aider la famille, on a le respect. Dans la communauté africaine, c'est ça. Quand on a l'indépendance financière, on peut vivre son orientation sexuelle à Abidjan », fait savoir de son côté, Stéphane Djédjé, doctorant en anthropologie et consultant pour l'ONG.
Selon une étude réalisée par l'ONG, 70 à 80% des personnes LGBT ont été victimes d'actes homophobes dans la capitale ivoirienne.