L'état d'urgence, en vigueur depuis mars dans huit des treize régions du Burkina Faso, a été prolongé de six mois par l'Assemblée législative de transition, selon un communiqué publié samedi. L'objectif pour ce pays, qui a été le théâtre de deux coups d'État militaires en 2022 et aujourd'hui dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, est de faire face aux assauts meurtriers récurrents des jihadistes auxquels il fait face depuis huit ans.
Le projet de loi a été adopté à l'unanimité par le Parlement de transition du Burkina Faso, selon l'Agence France Presse.
L'État prendra effet à compter du 29 avril à minuit jusqu'au 29 octobre à 23h59 minutes. Officiellement, cette prolongation vise « à renforcer et consolider la lutte contre l'insécurité et à donner plus d'opportunités aux Forces de défense et de sécurité (FDS) pour poursuivre leurs actions », a expliqué la ministre de la Justice, Bibata Nebié Ouedraogo devant le Parlement de transition.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes qui n'ont pas cessé d'augmenter. Le gouvernement a donc décidé pour y faire face d'étendre depuis mars dernier l'état d'urgence à 22 provinces reparties dans 8 régions, soit près de la moitié du territoire burkinabè.
Il accorde notamment aux autorités administratives ou aux FDS le droit de prendre une série de mesures allant entre autres de l'interdiction de circulation à la dissolution de groupes et associations, en passant par le contrôle des médias ou encore la réquisition de biens et de personnes.
Un défenseur des droits de l'homme avait alors confié à RFI « sa préoccupation » face à des « mesures d'exception qui risquent de se transformer en feu vert qui permettra aux autorités de tout faire », disait-il.