Le colonel à la retraite, Boukary Kaboré dit « le Lion », a été inhumé, dimanche 14 mai 2023 à Poa, dans le Boulkiemdé, en présence d'une forte délégation gouvernementale. Décédé la veille, il a été décoré à titre posthume, chevalier de l'Ordre de l'Etalon.
Boukary Kaboré dit « le Lion » repose désormais à Poa, sa terre natale. Décédé dans la nuit du vendredi 12 à samedi 13 mai 2023 à l'hôpital Yalgado-Ouédraogo, à Ouagadougou, le charismatique chef du Bataillon d'intervention aéroportée (BIA) basé à l'époque à Koudougou, a été accompagné à sa dernière demeure par ses frères d'armes, des amis, des compagnons politiques et surtout des parents inconsolables.
Il a été inhumé au domicile paternel à Poa dans la province du Boulkiemdé après une cérémonie d'hommage et une décoration à titre posthume au grade de chevalier de l'Ordre de l'Etalon. La délégation gouvernementale représentée par cinq ministres a été conduite par le ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié.
La communauté musulmane a également organisé une prière pour le repos de l'âme du défunt auprès d'Allah. Né le 22 mai 1950 à Poa, « le Lion du Boulkiemdé » a eu un parcours militaire débuté en 1968 après sa réussite au baccalauréat et son incorporation dans la première Compagnie de garnison de Ouagadougou.
De simple soldat, il va gravir les différents échelons pour atteindre le grade de colonel en 2005. A la tête du BIA au moment des événements d'octobre 1987 qui ont coûté la vie au père de la Révolution, Thomas Sankara, dont il est l'un des fidèles compagnons, le capitaine mobilise ses commandos pour la résistance. C'est le début d'une sombre période qui va finalement le conduire à l'exil au Ghana après avoir échappé aux forces envoyées de Ouagadougou pour « mater » son bataillon.
Un homme de conviction
A son retour au pays, il se reconvertit à l'agriculture dans la zone de Bobo avant d'être réhabilité en 1992 par le régime de Blaise Compaoré. Pour le ministre d'Etat, Bassolma Bazié, Boukary Kaboré est un homme de conviction, connu pour son langage franc et cohérent appelant toujours à une gouvernance vertueuse au Burkina Faso. « Nous demandons à Dieu de réconforter la famille. Car quand on est de la trempe du « Lion », quel que soit le nombre d'années passées sur terre, on laisse toujours un vide difficile à combler », a fait savoir M. Bazié.
Pour Asmahou Dao née Kaboré, journaliste à Oméga Medias, l'ainée des filles du défunt, Boukary Kaboré fut un père très soucieux de sa famille. « Il est connu des Burkinabè sur la scène politique et dans le milieu militaire, mais en famille il avait une facette de père doux avec tout le monde. Il n'a jamais porté la main sur moi. Il nous a appris à vivre dans l'humilité, la rigueur et l'intégrité », a-t-elle confié.
Il laisse un grand vide, a ajouté la consoeur, avant d'assurer qu'il a préparé ses enfants à affronter la vie et a dit être fière de l'avoir eu comme géniteur. Seydou Bouda, ancien ministre, ambassadeur et administrateur de la Banque mondiale, est ressortissant de Poa. Il a confié avoir gardé des souvenirs d'un homme dévoué dans toutes les tâches qui lui étaient confiées.
« Il a su montrer le chemin à suivre, je souhaite qu'il repose en paix auprès du miséricordieux », a formulé le fonctionnaire international. « Le lion » a eu cinq épouses et laisse derrière lui des veuves, enfants et petits-enfants inconsolables.