Le Sénégal dans l'expectative à la veille du procès qui oppose Adji Sarr, une ex-masseuse, contre Ousmane Sonko un des leaders de l'opposition, qu'elle accuse de viol et menaces de mort. Le procès devant s'ouvrir mardi, le maire de Ziguinchor devra se présenter la veille, donc ce lundi, devant le greffe de la chambre criminelle. En cas de non-comparution plusieurs cas de figures sont avancés par les spécialistes du droit sénégalais. Ousmane Sonko se trouvait ces derniers jours en Casamance dans le sud du pays. Ces avocats demandent à l'État de garantir son droit à se rendre librement au tribunal.
« Il se rendra au tribunal et se défendra face à son accusatrice », a affirmé un de ses avocats qui a préféré garder l'anonymat. Selon ce dernier, Ousmane Sonko, n'a pas l'intention de se soustraire à la justice, alors que l'opposant a récemment affirmé qu'il ne faisait plus confiance à la justice. Seulement, ajoute cet avocat : « l'État doit lui garantir la liberté de s'y rendre en toute sécurité ».
Un autre avocat Maitre Pape Sene, inscrit au barreau du Sénégal, et président du Comité sénégalais des droits de l'homme, estime qu'Ousmane Sonko n'a pas d'autre choix que de se rendre ce lundi devant la justice. « Ousmane Sonko devra se présenter au plus tard lundi, si malgré cette invite qui a été faite par le président de la juridiction, l'accusé ne comparaît pas au plus tard la veille de l'audience au niveau du greffe pour être identifié, à partir de ce moment, le président de la chambre criminelle a la possibilité de faire exécuter l'ordonnance de prise de corps. Si le président estime que la comparution de l'accusé est nécessaire, et qu'aujourd'hui, il ne dispose pas de suffisamment de garanties pour s'assurer que l'accusé sera à la barre à la date prévue pour l'audience, il peut - même s'il comparaît la veille pour être identifié au greffe - tout de même mettre en oeuvre l'ordonnance de prise de corps, à une arrestation physique et un mandat de dépôt. »
Une première convocation d'Ousmane Sonko devant la justice en mars 2021 avait provoqué plusieurs manifestations violentes. Ses militants et sympathisants étaient descendus dans la rue de plusieurs localités du Sénégal. Bilan de ces violences, 14 personnes tuées.