Afrique: Allocution liminaire du Directeur général de l'OMS lors du point de presse - 11 mai 2023

communiqué de presse

Bonjour, bon après-midi ou bonsoir,

Je souhaiterais tout d'abord évoquer la situation au Soudan.

Les combats en cours à Khartoum et dans tout le pays continuent de faire des victimes et de paralyser le pays aux plans économique et social.

Outre les bombardements et l'insécurité auxquels les populations sont confrontées, elles font face à une diminution de l'approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments et en électricité.

Soixante-dix pour cent des établissements de santé dans les zones touchées par les combats ne sont plus opérationnels, et l'OMS a vérifié 30 attaques contre les services de santé.

Des flambées de paludisme, de dengue et de rougeole ont été signalées, et on estime que des millions d'enfants et de femmes enceintes et allaitantes sont en situation de malnutrition aiguë.

Je tiens à remercier les gouvernements du Tchad, de l'Égypte, de l'Éthiopie et du Soudan du Sud d'accueillir des réfugiés du Soudan. L'OMS apporte un soutien à ces pays afin qu'ils fournissent des services de santé aux personnes qui ont dû quitter leur foyer.

Nous avons réussi à livrer une quantité importante de fournitures à Port-Soudan, mais celles-ci ne sont d'aucune utilité si elles ne peuvent pas être distribuées aux établissements de santé.

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Il est essentiel d'établir des itinéraires sûrs permettant d'acheminer l'aide humanitaire. Cependant, la solution ultime est la paix.

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À New York cette semaine, les préparatifs ont commencé pour la tenue de trois réunions de haut niveau prévues en septembre à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations Unies, sur la préparation et la riposte aux pandémies, sur la tuberculose et sur la couverture sanitaire universelle.

Ces trois questions représentent l'étendue et la complexité des menaces pour la santé auxquelles les populations du monde entier sont confrontées, à savoir :

la menace toujours présente des épidémies et des pandémies ;

la menace spécifique de maladies telles que la tuberculose ;

et la menace systémique à laquelle sont confrontées des centaines de millions de personnes, qui n'ont pas accès aux services de santé essentiels ou n'ont pas les moyens d'en bénéficier.

Les réunions de cette semaine ont été l'occasion d'écouter les points de vue des gouvernements, de la société civile et d'autres parties prenantes, dans la perspective des réunions de haut niveau prévues en septembre.

Chaque réunion sera l'occasion de mobiliser un engagement politique en vue de favoriser les progrès, de parvenir à une action concrète et d'obtenir des ressources financières.

Dans chacun des cas, l'OMS prie instamment les gouvernements à prendre des engagements concrets, notamment :

à investir dans l'élargissement de l'accès à la prévention, au dépistage, au traitement, aux vaccins et à la recherche sur la tuberculose ;

à renforcer les défenses de la communauté internationale contre les pandémies ;

et à renforcer les systèmes de santé, en particulier les soins de santé primaires, afin que personne ne soit privé des soins dont il a besoin en raison de son identité, de son lieu de résidence ou de son niveau de revenu.

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Enfin, passons à la question de la variole simienne.

En juillet 2022, j'ai déclaré que la flambée de variole simienne observée dans plusieurs pays constituait une urgence de santé publique de portée internationale, tandis que le virus se propageait rapidement à travers le monde.

Au total, plus de 87 000 cas et 140 décès survenus dans 111 pays ont été notifiés à l'OMS.

L'OMS a été très satisfaite de la riposte rapide des pays. Nous constatons aujourd'hui des progrès constants dans la lutte contre la flambée épidémique, sur la base des enseignements tirés de la lutte contre le VIH et en étroite collaboration avec les communautés les plus touchées.

Près de 90 % de cas en moins ont été signalés au cours des trois derniers mois, par rapport aux trois mois précédents.

En particulier, les activités menées par les organisations communautaires, en collaboration avec les autorités de santé publique, ont été essentielles pour informer les populations des risques que représentait la variole simienne, encourager et appuyer le changement de comportement et plaider en faveur d'un accès aux tests, aux vaccins et aux traitements pour ceux qui en ont le plus besoin.

Les entreprises pharmaceutiques et les organismes de réglementation ont également joué un rôle important en favorisant l'élargissement de l'accès à ces contre-mesures.

Alors que la stigmatisation a été une préoccupation majeure dans la gestion de cette épidémie et continue d'entraver l'accès aux soins liés à la variole simienne, la réaction redoutée à l'égard des communautés les plus touchées ne s'est en grande partie pas concrétisée ;

et nous en sommes reconnaissants.

Hier, le comité d'urgence concernant la variole simienne s'est réuni et, selon ses recommandations, la flambée de variole simienne multipays ne constitue plus une urgence de santé publique de portée internationale.

J'ai accepté cette recommandation et je suis heureux de déclarer que la variole simienne ne constitue plus une urgence sanitaire mondiale.

Cependant, comme pour la COVID-19, cela ne signifie pas que le travail est terminé. En effet, la variole simienne continue de poser d'importantes difficultés en matière de santé publique, lesquelles nécessitent une riposte solide, proactive et durable.

Si nous nous félicitations de la tendance à la baisse du nombre de cas de variole simienne dans le monde, le virus continue de toucher des communautés dans toutes les régions, notamment en Afrique, où la transmission n'est pas encore bien mesurée.

Les cas liés aux voyages dans toutes les régions mettent en évidence la menace persistante.

Les personnes vivant avec une infection au VIH non traitée sont particulièrement exposées.

Il demeure important que les pays maintiennent leurs capacités de dépistage et poursuivent leurs efforts, évaluent leurs risques, quantifient leurs besoins en matière de riposte et agissent rapidement le cas échéant.

Il est recommandé d'intégrer la prévention et les soins relatifs à la variole simienne aux programmes de santé existants, afin de permettre un accès continu aux soins et une riposte rapide pour faire face aux futures flambées.

L'OMS continuera de faciliter l'accès aux contre-mesures à mesure que davantage d'informations sur l'efficacité des interventions seront disponibles.

J'ai maintenant l'honneur d'accueillir la vice-présidente du Comité d'urgence, la Professeure Nicola Low, qui nous donnera davantage d'informations sur les délibérations et les recommandations du Comité.

Professeure Low, vous avez la parole.

[LA PROFESSEURE LOW PREND LA PAROLE]

Merci à la Professeure Low, je vous remercie, ainsi que le président, le Dr Jean-Marie Okwo-Bele, et tous les membres et conseillers du Comité d'urgence, pour votre travail acharné et votre examen approfondi de la situation.

Alors que les situations d'urgence liées à la variole simienne et à la COVID-19 ont pris fin, la menace de résurgences demeure présente pour les deux maladies.

En effet, les deux virus continuent de circuler et de faire des victimes.

Et même si deux urgences de santé publique ont pris fin la semaine dernière, l'OMS continue de lutter chaque jour contre plus de 50 situations d'urgence dans le monde.

Chaque jour, nous continuons d'apporter un soutien aux pays afin qu'ils puissent faire face aux principales menaces sanitaires telles que la tuberculose.

L'OMS continue de soutenir les États Membres pour progresser vers l'instauration de la couverture sanitaire universelle.

À l'approche de l'Assemblée mondiale de la Santé et des trois réunions de haut niveau qui auront lieu plus tard cette année, nous sommes confrontés à de grands défis, mais nous avons également des occasions sans précédent de prendre de véritables engagements et de procéder à de réels changements qui feront la différence pour les générations à venir.

Fadéla, c'est à vous.

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