Le Centre national d'appels (CNA), lancé le 6 avril 2023, avec pour objectif de gérer les alertes relatives au terrorisme, à la criminalité organisée et à la bonne gouvernance, a livré ses premiers résultats, jeudi 11 mai dernier, soit un mois seulement après son opérationnalisation.
Du bilan, il ressort que le Centre a reçu et traité au total 2 256 appels et messages, soit une moyenne journalière de 81 appels et messages dont 1 420 appels et messages polluants et 832 alertes exploitables. Le moins que l'on puisse dire, à la lumière du premier bilan d'écoute et d'alerte, c'est qu'il fallait ce Centre dans le dispositif de lutte contre l'hydre terroriste. Le bilan dressé appelle à un espoir.
Celui de voir les terroristes comprendre que devant les juridictions, ils seront non seulement seuls face à leur forfaiture, mais aussi complices des actes de malveillance posés. Ils sont renseignés, écoutés et conseillés, avec la latitude pour eux de prendre en toute âme et conscience la décision de déposer les armes. Quoi qu'il en soit, ils devront s'assumer devant leurs compatriotes, blessés et meurtris du fait de leurs actes et en tireront toutes les conséquences. Ils comprendront qu'il y a des actes à proscrire dans la République. Aussi, apprendre que des éléments des groupes armés terroristes ont appelé pour savoir quel peut être leur sort est une belle occasion pour les sensibiliser. Ils affichent des allures de Zorro mais cachent mal la peur de lendemains, à l'idée de devoir tôt ou tard rendre des comptes. La création du Centre d'écoute et d'alerte constitue alors une opportunité offerte à tous ceux qui persistent dans le mauvais chemin mais surtout les enfants enrôlés de force, à se repentir et à réintégrer leurs communautés.
Ces appels auront contribué à renseigner les combattants, notamment les vecteurs aériens, permettant d'opérer des frappes aériennes sur la base des informations tirées à partir de cet outil piloté par la Présidence du Faso. Les Burkinabè auront tort de se focaliser sur les chiffres polluants, 1420, soit plus de la moitié des appels. C'est le reflet de la cohabitation et du rôle que chacun s'attribue dans la société. Là où certains perçoivent un enjeu, d'autres ne voient que du jeu. Une manière vile pour ces individus de se sentir exister. Les sapeurs-pompiers militaires pourront l'attester, il y a toujours des individus habités par des sentiments contraires.
Il faut donc saluer ces 832 compatriotes qui ont compris que l'heure est à la communion pour gagner la guerre sur le terrorisme. De toutes les façons, même si dans le millier d'appelants un seul permet de réussir le beau coup décrit par les responsables du CNA, il y aurait un sentiment de fierté d'avoir, grâce à un patriote, débarrassé le pays de vermines. C'est bien cela le plus important. L'exploitation des 832 appels donne des raisons d'espérer, puisque 88,94% des préoccupations ont porté sur le terrorisme et la criminalité organisée tandis que 11,06% ont été consacrées à la dénonciation des faits de mal gouvernance. Le Centre national d'appels, comme un centre de santé, est ouvert tous les jours et à toutes les heures. Reste aux initiateurs d'assurer la disponibilité constante de l'écoute et de continuer à garantir la confidentialité des appelants. En attendant le prochain bilan prévu pour août, si l'appropriation par les Burkinabè s'améliore, le nombre des appels pourra connaitre une percée exponentielle et contribuer à faire comprendre aux terroristes qu'ils ont un seul choix, déposer ou subir les armes.