Gabon: Le nombre de centres de dialyse suit la hausse des cas d'insuffisances rénales

Au Gabon, la hausse du nombre de malades souffrants d'insuffisance rénale entraîne celle du nombre de centres de dialyse à travers le pays. Une situation qui n'est pas sans conséquence sur les finances publiques gabonaises. Explications.

 

Au Gabon, le nombre de centres de dialyse au profit des malades souffrants d'insuffisance rénale explose. De quatre centres seulement il y a 5 ans, le pays en compte onze aujourd'hui. Trois ont été ouverts à l'intérieur du pays. Leur augmentation est la conséquence d'un accroissement très rapide du nombre de cas dans le pays.

« En 2023, le nombre de patients a doublé »

Allongée sur le lit, Marie est enseignante à l'école primaire, elle vient au centre trois fois par semaine pour faire sa dialyse. Ce rituel dure depuis onze ans. « Je n'ai jamais été informée de l'insuffisance rénale. C'est quand j'ai été malade que j'ai appris que la maladie existait », explique-t-elle.

Âgé de 50 ans, père de cinq enfants, Fernand Ba dialyse depuis deux ans. « J'étais hypertendu, je fumais, je buvais, les deux sont nocifs », raconte-t-il.

Le nombre de patients ne cesse d'augmenter, explique le docteur Tania Bourobou, responsable médical du centre : « À l'ouverture, on était à environ une vingtaine de patients, et actuellement, nous approchons les cent patients. »

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Secrétaire général de la Société gabonaise de néphrologie, le docteur Arthur Kanganga Ekomie énumère les causes principales de l'insuffisance rénale : « Les causes universellement reconnues sont l'hypertension artérielle. En premier, le diabète, et les infections. Chaque jour, nous enregistrons de nouveaux cas. En 2023, le nombre de patients a totalement doublé, nous cumulons plus de 500 patients. »

« L'augmentation de la facture est justifiée par la hausse des patients hémodialysés »

Les séances de dialyse coutant trop chères, tous les patients bénéficient automatiquement d'une assurance maladie publique.

Cette situation a ainsi un coût pour l'État. La facture relative à la prise en charge médicale de tous ces cas explose. Séverin Anguilé, directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale, tire la sonnette d'alarme : « Concernant le montant des dépenses, nous sommes à 7,4 milliards de francs CFA en 2022 [environ 11,3 millions d'euros, Ndlr], contre 5,1 milliards en 2021. Chaque patient nous coûte 1,2 million de francs CFA par mois. »

Une hausse que Séverin Anguilé explique ainsi : « L'augmentation de la facture est justifiée par la hausse des patients hémodialysés. En effet, depuis 2020, nous avons eu 334 patients contre, aujourd'hui, 500 patients en 2023. Nous essayons de partir vers les patients diabétiques, hypertendus, afin de pouvoir les prendre en charge à travers des campagnes de prévention, de manière à ce que le risque soit pris plus tôt, en amont. »

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