Madagascar: Changement de paradigme

A quel jeu joue l'Union européenne ? Question pour un champion de la promotion de la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'Homme qui vient d'opérer, contre toute attente, un revirement de 180°.

Changement de paradigme

Dans sa résolution en date du 07 mai 2009 sur la situation à Madagascar, le Parlement européen avait demandé « le rétablissement immédiat de l'ordre légal et constitutionnel dans le pays et invite les parties en présence à Madagascar à respecter sans réserve les dispositions de la Constitution de Madagascar dans la résolution de la crise ».

14 ans après, presque jour pour jour, l'Union européenne, par la voix de son ambassadrice à Madagascar, a déclaré le 08 mai 2023 n'être pas contre l'instauration d'une Transition en cas de consensus entre tous les acteurs politiques. Une voie qualifiée en 2009 d'anticonstitutionnelle, à tout le moins d'extra constitutionnelle par la communauté internationale.

Tout particulièrement par l'Union européenne dont la résolution en question « regrette la suspension de l'Assemblée nationale et du Sénat et demande leur rétablissement rapide, et insiste pour que les mandats et les immunités des parlementaires soient respectés dans l'attente de nouvelles élections parlementaires démocratiques ».

Aujourd'hui, on assiste à un changement de paradigme de la part des 27 qui ne demande plus expressément le respect de la Constitution mais cautionne implicitement un retour au... désordre constitutionnel, quand bien même cela ne serait pas prévu par la loi fondamentale de la Quatrième République. Celle-là même qui a réintroduit l'obligation de démission pour le président candidat 60 jours avant la date du premier tour de scrutin.

D'après la Constitution, « le président du Sénat exerce les attributions présidentielles courantes jusqu'à l'investiture du nouveau président ». Soit jusqu'au 19 janvier 2024. En somme, la durée de la « transition » s'il faut aussi changer de paradigme politique, est de 4 mois et 10 jours, au regard de la Constitution.

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