Ziguinchor — Des centaines de militants de Pastef-Les patriotes se sont réunis lundi matin devant le domicile à Ziguinchor (sud) de leur leader politique, Ousmane Sonko, à vingt-quatre heures de l'ouverture de son procès pour viol présumé sur la jeune dame Adji Sarr, a constaté l'APS.
Des militants interrogés disent être « prêts à s'opposer à une éventuelle arrestation » de M. Sonko, le maire de la ville.
Ils ont bloqué le passage entre l'université Assane-Seck et les quartiers Boucotte, Néma 2, Grand-Dakar et Lyndiane.
Selon la presse de ce lundi, Ousmane Sonko est appelé à comparaître devant la chambre criminelle du tribunal de Dakar, chargée de juger l'affaire dite Sweet Beauté, du nom du salon de massage dans lequel Adji Sarr prétend avoir été violée plusieurs fois par le chef de l'opposition.
L'opposant est placé sous contrôle judiciaire depuis début 2021, dans le cadre de l'instruction du dossier.
Des manifestations consécutives à son interpellation ont engendré la mort d'une quinzaine de personnes et d'importants dégâts matériels en mars 2021.
Sonko, présent à Ziguinchor depuis une semaine, doit d'abord se présenter au greffe de la chambre criminelle du tribunal de Dakar, ce lundi matin, selon plusieurs quotidiens.
Des spécialistes du droit pénal interrogés par la presse affirment que la loi autorise le président de la chambre criminelle à demander à la force publique de le faire venir s'il ne défère pas à la convocation.
Il lui est loisible aussi, selon la loi, de le faire juger par contumace, sans sa présence.
L'opposant Ousmane Sonko a déclaré, le 7 mai, avoir pris la décision de « ne plus coopérer avec [la] justice » sénégalaise.
« J'ai même fait l'objet d'une agression dans l'enceinte du tribunal. C'est pourquoi j'ai pris la décision [...] de ne plus coopérer avec cette justice », a-t-il soutenu.
Ousmane Sonko a été condamné, lundi 8 mai, à six mois de prison avec sursis par la cour d'appel de Dakar pour diffamation et injure publique à l'encontre du ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
La cour d'appel a confirmé sa condamnation en première instance à verser des dommages et intérêts de 200 millions de francs CFA au plaignant.
Le ministère public avait requis une peine de deux ans de prison, dont un an ferme à l'encontre de M. Sonko pour faux, usage de faux, diffamation et injure publique.
Le procureur avait également demandé au juge d'ordonner l'arrestation immédiate de l'opposant, qui était absent à l'audience.
Si la décision de la cour d'appel est confirmée en cas de pourvoi en cassation d'Ousmane Sonko, le chef de l'opposition deviendra inéligible et ne pourra donc pas se présenter à l'élection présidentielle du 25 février 2024 pour laquelle il s'est déclaré candidat.