Maroc: Meknès laissée-pour-compte

Présidant le VIème congrès provincial de l'USFP à Meknès, Driss Lachguar déplore la grande injustice infligée à la capitale ismaélienne

Les Ittihadies et Ittihadis de Meknès tiennent leur 6ème congrès provincial, dans le cadre de la dynamique organisationnelle et structurelle que connaissent toutes les sections et instances locales de l'Union socialiste des forces populaires à travers l'ensemble des régions du Royaume, en application des résolutions et recommandations du 11ème congrès national et conformément aux orientations de la direction du parti.

Lors de la séance d'ouverture organisée ce vendredi 13 mai 2023, modérée par le secrétaire provincial, Mohamed Infi, le Premier secrétaire du parti, Driss Lachguar a déploré, dans son allocution d'ouverture la régression alarmante de la situation de la préfecture de Meknès, notamment la ville de Meknès, « ville de l'histoire, de l'authenticité, de la modernité et du patrimoine matériel et immatériel ».

Le Premier secrétaire Driss Lachguar a déploré, la régression alarmante de la situation de la préfecture de Meknès, notamment la ville de Meknès, «ville de l'histoire, de l'authenticité, de la modernité et du patrimoine matériel et immatériel»

Il a souligné à cet égard que le recul manifeste du rayonnement historique, culturel et économique de cette province qui se reflète sur l'état de cette ville est imputé aux élites politiques qui se sont succédé à la tête des institutions locales en matière de représentativité et de gestion des affaires territoriales de cette importante agglomération, au cours des dernières décennies.

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Le dirigeant ittihadi a relevé que cet état de désagrégation et de dégradation a eu des répercussions néfastes sur le développement local au niveau des investissements publics dans les grands projets restructurants susceptibles d'améliorer le quotidien de la population, de créer l'emploi et de favoriser une réelle dynamique économique, touristique, culturelle et sportive...

Par ailleurs, Driss Lachguar, en esquissant ce diagnostic, pour le moins inquiétant et alarmant, a abordé nombre de problématiques assez critiques ayant embourbé la situation de la ville dans des niveaux abyssaux traduisant une récession économique incommensurable, une stagnation économique, culturelle et sportive inédite et un marasme social sans précédent affectant lourdement la quasi-totalité des domaines de la chose publique et impactant par conséquent le climat général qui règne dans la ville la rendant incapable d'accompagner le développement et les mutations que connaissant les autres villes marocaines partout du Nord au Sud.

Etat de désagrégation et de dégradation a eu des répercussions néfastes sur le développement local au niveau des investissements publics dans les grands projets restructurants

Pourtant, a-t-il mis en avant, Meknès a longtemps été, notamment au cours de l'étape de la lutte de la résistance menée par les héros du mouvement national, un terrain fertile dans lequel évoluaient des militants sincères et des patriotes dévoués aux intérêts du pays et des citoyens parmi lesquels on peut évoquer le défunt Ssi Mohamed El Meknassi, le défunt Benqlilou et feu Mohamed El Houti qui fut le premier président ittihadi en charge des affaires publiques de cette ville avant qu'il ne soit désigné par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, pacha de la ville cédant sa place électorale au militant Mokhtar El Masmoudi à qui revient le mérite de mettre en place un modèle unique et inédit de gestion « en initiant de nombreux projets dédiés à asseoir les infrastructures nécessaires en concertation avec les amis istiqlaliens lors de la gestion commune qui s'était révélée une période remarquable à tous les niveaux, particulièrement en ce qui concerne les chantiers de restructuration des bidonvilles de Borj Moulay Omar et Sidi Baba outre le renouvellement de la voirie dans la ville ancienne et tout cela parallèlement à la promotion de la culture qui avait généré une conjoncture culturelle et sportive ambitieuse et prometteuse ».

Le Premier secrétaire de l'USFP n'a pas manqué d'évoquer à cette occasion le conflit social de la société SICOMEK qui concerne la situation de 560 ouvrières de cette fabrique de textile, à l'ombre de la politique gouvernementale des tergiversations politiques et syndicales mais aussi de «l'échec dans la gestion des affaires vitales de la majorité des catégories sociales populaires vulnérables ».

Les travaux du 6ème congrès provincial de l'USFP à Meknès, après lecture des deux rapports moral et financier suivie de leur discussion et leur adoption, ont été sanctionnés par l'élection de :

- Youssef Belhouji, secrétaire provincial

- Fouzia Elhouriga, Yamina Benâas, Ghizlane Elharir, Fatima Zaïda, Khadija Sellak, Hanane Chad, Rachid Houaïch, Saïd El Attaoui, Bachir Babadih, Abdessamad El Balghiti, Hassan Jebbouri, Abdellah Kouit, Alae Bakhti, Mohamed Kriouech, Nabil Touzani et Rida Mhamedi, membres du secrétariat provincial.

Le Premier secrétaire, en esquissant ce diagnostic, pour le moins inquiétant et alarmant, a abordé nombre de problématiques assez critiques ayant embourbé la situation de la ville dans des niveaux abyssaux

D'autre part, son intervention s'est focalisée sur la corruption financière qui pénalise l'action de nombre d'institutions, particulièrement au niveau des collectivités territoriales, des conseils provinciaux et des conseils régionaux endommageant l'investissement et le domaine des services essentiels du fait des pratiques de rente économique et politique qui affectent lourdement le processus de développement, et ce contrairement à la conjoncture plutôt florissante vécue à l'ère du gouvernement d'alternance présidé par feu Abderrahmane El Youssoufi qui avait tracé un modèle de gestion gouvernemental marqué par la transparence et la crédibilité à tous les niveaux, ce qui a permis à notre pays de dépasser «la situation de crise cardiaque» et d'adopter un modèle de gestion retraçant un processus dédié à répondre aux exigences essentielles des citoyennes et citoyens (...)

Et de conclure en exprimant « le souhait de la réussite optimale du 6ème congrès provincial usfpéiste de Meknès de manière à restaurer et récupérer la posture opportune de la formation des forces populaires à l'échelon provincial qui pourrait dorénavant s'atteler à « mettre un terme à la déperdition temporelle et de la gestion qui est à l'origine de la dégradation actuelle de la ville de Meknès à tous les niveaux de développement ... »

Il convient de signaler que cette séance d'ouverture des assises dudit congrès provincial a été introduite par l'allocution de bienvenue prononcée par le secrétaire provincial, Mohamed Infi, au nom de l'ensemble des instances locales du parti des forces populaires et des militantes et militants meknassis à l'adresse du Premier secrétaire, Driss Lachguar, du secrétaire régional, de la secrétaire nationale de l'Organisation des femmes ittihadies, des secrétaires provinciaux de la région et de tous les invités, estimant que la station organisationnelle du 6ème congrès provincial de l'USFP de Meknès s'inscrit, en tout état de cause, dans le programme organisationnel national du parti qui a été décidé et initié par la direction nationale du parti faisant suite aux recommandations du 11ème Congrès national du parti qui ont consacré l'an 2023, année de renouvellement des instances du parti.

La conjoncture plutôt florissante vécue à l'ère du gouvernement d'alternance présidé par feu Abderrahmane ElYoussoufi avait tracé un modèle de gestion gouvernemental marqué par la transparence et la crédibilité à tous les niveaux

D'ailleurs, l'intervenant ittihadi a souligné, dans ce sens, que la tenue du 6ème congrès provincial usfpéiste de Meknès, sous le slogan « Lutte continue et engagement renouvelé pour combattre la corruption et revaloriser l'action politique à Meknès » intervient dans un contexte de dépravation déplorable de la situation de la ville de Meknès à plusieurs niveaux, se traduisant par la prolifération des constructions clandestines et le caractère vétuste de l'urbanisme de cette importante agglomération des suites des multiples dysfonctionnements de la gestion des affaires de la ville par «des élus cupides assoiffés ne cherchant qu'à satisfaire leurs intérêts personnels, au détriment de l'intérêt général (...) »

Les travaux de cette séance d'ouverture se sont conclus par l'hommage rendu à d'illustres figures du militantisme ittihadi aux niveaux provincial, régional et national, dont notamment Nezha Chekrouni qui avait assumé plusieurs responsabilités partisanes nationales et internationales et ayant, par ailleurs, été la 1ère femme à assurer la responsabilité politique de Secrétaire provinciale en 1978, entre autres et qui fut nommée par Sa Majesté le Roi, ambassadrice du Royaume au Canada de 2009 à 2016 ... De même qu'il fut rendu hommage au militant ittihadi Mokhtar El Masmoudi en reconnaissance de son déploiement remarquable dans la défense des intérêts de la population meknassie.

A l'issue de l'intense déroulé de cette séance d'ouverture, le Premier secrétaire, accompagné des membres du conseil national et ceux du secrétariat provincial, s'est rendu au domicile du militant ittihadi Al Mokhtar El Masmoudi qui a un problème de santé l'empêchant de prendre part à cet événement...

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