Afrique Australe: Guerre d'agression à l'Est de la RDC - Christophe Lutundula annonce le départ de la force régionale de l'EAC et l'arrivée de celle de la SADC

Les jours de la force régionale de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) sont désormais comptés dans la partie Est de la République démocratique du Congo. D'ici fin juin, le travail de cette force sera donc évalué pour en tirer une conclusion. Car, ayant constaté l'échec lamentable de l'envoi des troupes de l'EAC sur le sol congolais, le Vice-premier ministre, ministre des Affaires Etrangères, Christophe Lutundula Apala Pen'Apala, a tenu à éclairer l'opinion tant nationale qu'internationale sur les grandes lignes de l'action diplomatique menée par son ministère, sous l'impulsion du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. C'était au cours d'un point de presse organisé le samedi 13 mai 2023, au salon rouge du ministère des affaires étrangères, sur le sommet extraordinaire de la Troïka de l'organe de paix et sécurité de la SADC et la visite officielle du Chef de l'Etat Félix-Antoine Tshisekedi au Botswana. Il se dégage, en effet, de toutes les étapes de Bujumbura à Namibie, que l'accent a été mis sur le respect des feuilles de route de Luanda et de Namibie. Mais, fort malheureusement, le M23 n'a pas su respecter, faisant semblant de se replier alors que ce n'était qu'un leurre.

«L'ennemi est encore visible, déguisé en civile. Il continue à former ses cadres dans les environs de Tshanzu et encore visible dans les localités de Kabinga et Kisangani où il cohabite avec les éléments de l'UPDF et l'EAC. Il se renforce encore dans le territoire de Nyiragongo, effectuant des mouvements fréquents de l'Est vers l'Ouest, de la route nationale numéro 2 en provenance du Rwanda», a indiqué le VPM Christophe Lutundula Apala Pen'Apala.

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Contraste

Le VPM a relevé plusieurs questions qui mettent en doute le prétendu retrait du M23. Notamment, si réellement les éléments du M23 se sont retirés, où sont-ils, où sont les armes sophistiquées tant vantées par la Communauté Internationale et la MONUSCO ? Bunagana, Kibumba et ces cités, sont-elles administrés par quelles forces ? Pourquoi les déplacés ne sont-ils pas retournées en RDC ? Toutes ces interrogations restent entrevoir, selon Christophe Lutundula, un simulacre de retrait. D'où, la nécessité de l'envoi des troupes de la SADC qui auront un mandat offensif et le gouvernement de la RDC est déterminée à ne laisser aucune portion de terre entre les mains de l'ennemi. Par ailleurs, le Vice-premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères et de la Francophonie, Christophe Lutundula, a révélé que les soldats ougandais et Kenyans de la force régionale E.A.C se pavanent avec les militaires du M23 matin, midi, soir et continuent à percevoir les prélèvements fiscaux et parafiscaux dans l'Est de la RDC.

Sur ce, il a donné la position de la République démocratique du Congo sur le plan diplomatique par rapport à l'évolution de la situation sécuritaire toujours préoccupante dans l'est du pays, tout en rassurant les congolais de la détermination du chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, et du gouvernement d'en finir cette fois-ci, avec le mouvement du 23 mars (M23).

«Depuis le mois de mars dernier, une accalmie trompeuse semble régner au Nord-Kivu et d'aucuns s'emploient même à créditer la thèse de la cessation des attaques du M23 et des Forces de défense du Rwanda, RDF, contre les Forces armées de la RDC ainsi que de leur retrait des territoires congolais occupés. On entend même de dirigeants de certains pays de la région appeler le gouvernement de la RDC à négocier avec le M23, qui aurait d'après eux, respecter la feuille de route des processus de paix de Nairobi et de Luanda avalisée par l'ensemble de la communauté internationale», a déclaré Christophe Lutundula.

Pour le gouvernement congolais, il s'agit «d'une diversion de mauvais goût» du M23 et du Rwanda pour «endormir la communauté internationale, tromper la vigilance du président congolais et de son peuple, gagner du temps et avoir du répit afin de réarmer davantage le M23 et les RDF» et de continuer le pillage des ressources naturelles.

Après avoir fustigé la fraternité entre les militaires de la force régionale de l'EAC et le M23 et le silence du Conseil de Sécurité de l'ONU et de l'UA face à la revendication des terres congolaises par le président rwandais Paul Kagame, le chef de la diplomatie congolaise s'est voulu rassurant sur la détermination du gouvernement congolais à obtenir la victoire.

Celle-ci pourra passer, outre le retour en force des FARDC, par la force de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) dont le déploiement a été décidé par les chefs d'Etat de l'organisation sous régionale lors d'un sommet extraordinaire tenu à Windhoek, en Namibie cette semaine.

Cette force est décrite au point 10 du communiqué final de la réunion extraordinaire de la troïka du sommet de la SADC comme «une réponse régionale pour soutenir la République démocratique du Congo dans ses efforts de restauration de la paix et de la sécurité à l'est du pays».

Selon Christophe Lutundula, contrairement aux fausses rumeurs faisant état du refus de certains États d'envoyer leurs troupes dans cette force, tous les pays membres de la SADC ont exprimé leur disponibilité.

Par ailleurs, il a révélé que le mandat de la force régionale de l'EAC a été écourté de six mois renouvelable à trois mois renouvelable et que le mandat en cours expire en juin prochain.

Ça casse ou ça passe ?

«Au nom du président de la République et du gouvernement de la République, je dois rassurer le peuple congolais que la victoire est certaine et croyez-moi, nos vaillants soldats sont plus que jamais déterminés, sous le leadership du commandant suprême, le président Tshisekedi, à en finir avec les ennemis de notre Nation et sont prêts à toute éventualité. Dans tous les cas, cette fois-ci ou jamais. Ça passe ou ça casse », a lancé Christophe Lutundula Apala tout en paraphrasant "qu'on ne peut pas nourrir ses enfants avec la houe, la machette...des voisins".

La force de la SADC à l'offensive

Au sujet de la force de la SADC, il a indiqué que son déploiement est imminent et que le gouvernement prendra toutes les dispositions pour éviter des risques d'affrontements avec les militaires de la forge régionale de l'EAC et leurs frères d'armes du M23.

Un vrai coup de maître

Epris de la paix, le peuple congolais salue la décision du Gouvernement congolais tout en insistant qu'il faille cependant, veiller à ce que le passage des drapeaux entre les troupes de l'EAC et celles de la SADC se fassent rapidement et sans anicroches. Ainsi, il martèle sur des efforts inlassables pour la montée en puissance des FARDC en exécutant et en opérationnalisant la Loi de programmation militaire.

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