Le conflit casamançais amorce-t-il un tournant décisif dans son évolution ? Cette question trouve toute sa pertinence dans cet acte posé par les combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (Mfdc) de Diakaye.
Ces derniers ont décidé de rendre leurs armes et de tourner définitivement la page d'un conflit fratricide. Près de deux cent cinquante (250) combattants, avec à leur tête le chef rebelle Fatoma Coly, commandant en chef de la faction rebelle de Diakaye, ont déposé leurs armes. Conjuguant désormais le conflit au passé. Mongone, une localité nichée dans la commune de Djignaky, a été choisi pour abriter la cérémonie de dépôt des armes pour ces désormais ex-combattants, sous les yeux des autorités administratives, militaires et acteurs du processus de paix en Casamance.
C'est à Mongone, village perdu dans la forêt casamançaise, précisément dans la commune de Djignaky, que les rebelles du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (Mfdc) de la faction de Diakaye ont décidés de rendre armes et matériels de guerre. En posant l'acte symbolique, avec le dépôt en premier d'un échantillon d'armes et de munitions, le chef rebelle Fatoma Coly, commandant en chef de la faction de Diakaye, lâche ses propos assez révélateurs de la volonté de ces combattants d'en finir avec ce conflit vieux d plus de 40 ans. «J'ai décidé de déposer des armes, pour sauver des vies. Avant de prendre le commandement de Diakaye, j'avais posé des conditions : la première est de ne verser aucune goutte de sang ; la deuxième est d'oeuvrer pour le processus de paix en Casamance. Aujourd'hui, je ne peux qu'exprimer ma satisfaction pour cet acte posé...», déclare le désormais ex-combattant du Mfdc.
Ce sont plus de 250 combattants qui ont déposé leurs armes, devant des autorités administratives, militaires fortement mobilisés. Un processus qui survient quelques semaines après que cette faction rebelle a paraphé un accord, à Kabrousse, pour le dépôt des armes. Aujourd'hui, ces combattant ont joint l'acte à la parole, à la grande satisfaction des autorités administratives et militaires et des responsables d'ONG comme ceux du Mouvement pour la Lutte contre les Armes légères en Afrique de l'Ouest (Malao), chargé de gérer ce processus de dépôt. La cérémonie est le fruit d'un long processus matérialisé par cet acte historique.
Ce que n'a pas manqué de souligner le Gouverneur de Ziguinchor, Guedji Diouf. «Elle est l'aboutissement d'un long processus entre l'Etat du Sénégal, représenté par le Comité Ad Hoc sur la paix en Casamance et l'Initiative pour la Réunification des Ailes politique et Armée du Mfdc (Irapa). Ce dépôt des armes n'est pas pour vous, combattants de Diakaye, un déclin mais un acte de bravoure traduisant votre fort engagement de faire la paix et de travailler désormais pour le développement sociale et économique de la Casamance», se réjouit le chef de l'exécutif régional.
Armes déposées, ces désormais ex-combattants de la faction de Diakaye du Mfdc bénéficieront d'une batterie de mesures de réinsertion, ont promis certains responsables d'ONG qui travaillent déjà avec l'Etat sur la matérialisation de ces mesures. Apres un séjour de plus de quarante années dans le maquis, Diakaye et sa faction rebelle s'ouvrent une nouvelle ère. En attendant que les autres factions suivent cette dynamique de paix enclenchée par Diakaye.