Congo-Kinshasa: Marche de l'opposition - Les 4 leaders renvoient la manifestation au samedi 20 mai

Les quatre leaders de l'opposition, Matata Ponyo, Katumbi Chapwe, Fayulu Madidi et Sesanga avaient décidé de reporter la date de leur manifestation au samedi 20 mai prochain. Ils considèrent ce report comme une manière d'éviter le piège du pouvoir en place qui évoque des contraintes sécuritaires dans la ville.

«On évoque l'insécurité comme mobile de ce report dans cette ville où nous avons vu, il y a moins d'une semaine, la majorité, le pouvoir organiser une activité grandiose sans qu'il n'y ait un quelconque incident pouvant attester aujourd'hui qu'il y a des tensions dans la ville. Nous tenons à rappeler que toutes les marches qui ont été organisées par l'opposition ces derniers mois n'ont donné lieu à aucun incident de la part de ces organisateurs. Face à cette situation, nous avons maintenu donc la marche qui devait se dérouler demain samedi 13, mais conscients et tant à l'écoute de nos bases politiques qui disent de ne pas verser dans le piège de l'apologie de la violence où le pouvoir veut nous amener, à savoir : on interdit les marches, on réprime et on va tuer les citoyens et ainsi démobiliser pour chanter que l'opposition n'est pas là ... en toute responsabilité, nous avons décidé de notre propre chef et nous n'accepterons pas un nouveau dicta de la part de l'autorité urbaine, que la marche va se dérouler le samedi prochain, c'est-à-dire, à la date du 20 mai ici à Kinshasa», a indiqué le Président de l'Envol, Delly Sesanga qui restituait la décision du présidium.

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L'opposition a aussi déploré le comportement de l'hôtel de ville de Kinshasa, autorité urbaine qui, selon elle, avait été informée de ladite marche depuis le mois d'avril et est restée silencieuse, sans donner des nouvelles, jusqu'à ce qu'une nouvelle lettre la saisissant de cette marche lui ait été communiquée en date du 8 mai, consécutivement à la lettre précédente qui lui avait été signifiée depuis le 27 avril de cette année.

L'opposition constate avec regret que "l'autorité urbaine n'a pas rompu la tradition que nous avons tous combattue pendant des années, c'est-à-dire, l'arbitraire, alors que nous avons un régime d'information et non pas un régime d'autorisation. L'autorité urbaine, comme ses prédécesseurs, se saisie de cette position pour interdire la marche et proposer des dates qui ne sont pas celles des organisateurs".

Néanmoins, l'opposition dit être au courant des envies de l'autorité urbaine en repoussant leur marche. Elle souligne que l'hôtel de ville est guidée par la volonté de rompre l'élan de mobilisation constaté et l'effervescence dans la ville, d'une population meurtrie, qui veut manifester contre la vie chère, contre l'insécurité grandissante et contre un processus électoral chaotique et frauduleux.

Déjà, une lettre a été introduite le même vendredi auprès de l'autorité urbaine pour signaler le report de la marche au 20 mai prochain, en lieu et place de jeudi 18 mai tel que voulu par l'Hôtel de Ville.

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